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De l'Histoire - Le Patriarcat Maronite

 

 
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De l'Histoire - Le Patriarcat Maronite - Joseph Sokhn - Couleurs Libanaises

Dès les temps les plus anciens, certaines églises apostoliques avaient acquis la suprématie sur les autres, même métropolitaines et archiépiscopales. Le Concile de Nice 225, avait reconnu, au moins implicitement, le rang de patriarcat aux Sièges de Rome pour tout l'Occident, d'Alexandrie pour l'Egypte, la Libye et le Pentapole, et d'Antioche pour tout l'Orient.

Le Concile de Latran (1215) et celui de Florence (1439) ont reconnu le Patriarcat de Constantinople le second après Rome, le Patriarcat d'Alexandrie, le troisième, le quatrième rang fut donné à Antioche et le cinquième à Jérusalem. Quant au Patriarcat d'Antioche, il comprenait Antioche et tout l'Orient. Toutefois, ce patriarcat, si étendu et si florissant alors à tous points de vue, devait subir les secousses provoquées par les hérésies et les dissensions religieuses survenues au Vème et au VIème siècles, ce qui aboutit fatalement à la dislocation de son unité et à la formation des églises nationales, ou patriarcats indépendants. Ainsi les controverses et les dissensions qui avaient surgi entre Maronites et Maximites, tous Chalcédoniens, à propos de la formule dyothélite, sans arriver à s'entendre sur les termes, devaient aboutir à la formation du Patriarcat Maronite. Les Maronites étaient donc gouvernés, avant 745 par un patriarche et des évêques. Grace à lui, la tradition maronite a trouvé un précieux et incontestable appui, sans lequel on aurait continué à la considérer sans fondement et à taxer de faux ou d'exagération les auteurs maronites qui font remonter l'origine de leur patriarcat aux dernières années du VIIème siècle; la traduction maronite a été conservée principalement par le savant patriarche Douaihy.

Douaihy nous dit que les Arabes, après la conquête de la Syrie, avaient prohibé aux Patriarches d'Antioche de résider en cette ville; ses titulaires étaient nommés par Constantinople, à cette époque et y résidaient. De plus, à partir de 702 le siège d'Antioche n'avait plus même un patriarche nominal; il était donc canoniquement vacant. Le premier patriarche Melkite fut Etienne III, auquel le Calife Hicham permit de siéger à Antioche en 742; puis le Calife Marwan imposa Bar Qanbara en 745.

Or le Patriarcat maronite a été fondé pendant la vacance du siège d'Antioche d'un titulaire légitime, entre 702 et 745 à savoir avant l'élection d'Etienne III. Ce fait rend cette institution légitime et aucun règlement canonique ne s'y oppose.

A ajouter que le Patriarcat maronite fut longtemps le seul patriarcat catholique d'Antioche, et cela seul suffirait à le considérer comme héritier légitime du Siege d'Antioche.

Du reste, le Saint-Siège lui-même n'a jamais émis de doute sur sa légitimité; au contraire, il n'a pas manqué de reconnaître son titre au siège d'Antioche et de confirmer sa hiérarchie.

Quant au pouvoir du Patriarche, l'histoire des Maronites nous permet d'affirmer que le patriarche maronite était le seul tenant des pouvoirs, les curés exceptés dans la hiérarchie depuis l'origine jusqu'au Synode Libanais. En fait, la nécessité pour ce peuple de se défendre contre les adversaires religieux et politiques a contribué à concentrer les pouvoirs entre les mains du Patriarche, considéré par eux comme le chef religieux et civil de leur nation et par la à renforcer son unité et ses moyens de défense, si bien que le Patriarche était tout pour eux, et même un juge.

Disons enfin que la réforme de la discipline ecclésiastique maronite fut opérée par le célèbre Joseph Assémani, visiteur apostolique envoyé par le Pape Clément XII pour présider la réunion d'un Synode national en 1736 au monastère de N.D. de Lowaizé.

Assémani avait écrit au Pape Clément XII, le 17 janvier 1737, une lettre détaillée dans laquelle il décrivait comment il a rempli sa mission auprès des Maronites et comment le Synode de 1736 a été exécuté.

Signalons enfin que le premier patriarche maronite fut Saint-Jean-Maron (707) et que le palais patriarcal de Bkerké fut construit par le patriarche Jean Hage décédé le 27 décembre 1898.

Les Rois de France et les Maronites

Le Liban, confie Jawad Boulos, individualité géographique et historique, a constamment formé et développé des groupes sociaux, depuis les époques phéniciennes jusqu'à nos jours. Lorsque ces groupes sociaux s'unissent pour vivre ensemble en un Etat commun, ils constituent une nation. Or, parmi les documents et textes soigneusement rassemblés par le Révérend Père Supérieur général de l'Ordre des moines libanais l'abbé Paul Naaman, ancien doyen de la Faculté des lettres à l'Université Saint-Esprit de Kaslik, et par d'autres éminents historiens libanais et étrangers tels l'ancien recteur de l'Université Libanaise, Monsieur Fouad Ephrem Boustany, Assad Rustom, Adel Ismail, Vahe Davidian, l'Abbé Boutros Fahd et Blaybel, Guys, Nantet, Poujoulat, Bouchet et Harry figurent une matière historique et monastique d'une extrême richesse portant notamment sur la nation maronite et les relations franco-libanaises.

Sous sa forme plus serrée, la question, pour le R.P. Abbé Paul Naaman, était et est encore puisqu'elle n'est pas tranchée définitivement, de savoir ce que représente, du point de vue qui intéresse présentement, la formation de ce noyau de moines dont devait sortir, comme d'une semence, l'Eglise maronite et par la suite les Maronites.
Evoquant la fondation du couvent de Saint-Maron, l'Abbé Paul Naaman écrit dans son ouvrage Theodoret de Cyr:

"Au cours de l'année 452, l'empereur Marcien ordonna la construction dans le voisinage d'Apamée, d'un couvent qu'on tenait à appeler: couvent de Saint-Maron." Abul-Fida, gouverneur de Hamah, nous dit textuellement: "Durant la deuxième année de son règne (452) Marcien fit construire le monastère de Maroun à Emèse. La fondation de ce couvent n'est donc qu'une première étape d'un plan élaboré par l'empereur avec le concours des évêques du Concile de Chalcédoine dans le but de faire régner la paix dans l'empire et de soutenir en même temps la doctrine chalcédonienne".

Enfin, le Père Paul Naaman tire cette conclusion: "La maronité est un héritage intellectuel et théologique transmis de génération en génération et ayant un trait distinctif qui le relie à la grande et ancienne civilisation antiochienne et lui confère un caractère local et régional spécifique".

La France et les Maronites

Les témoignages de sentiments d'affection envers la France ne manquent pas et les relations franco-libanaises ne datent pas d'hier. Sans remonter aux Phéniciens, le Liban des Cèdres fut au Moyen Age durant deux siècles, par la grâce de la Chevalerie, ce que l'on a pu appeler à l'époque la première France d'Outre-Mer.

En outre, de nombreux orientalistes ont évoqué le souvenir de certains rois de France ainsi que leur attachement et leur estime au peuple libanais et tout particulièrement aux Maronites.

"Les Maronites, écrit Vahe Davidian, professeur d'histoire au Collège de la Sagesse et titulaire d'un doctorat d'Etat, ont reçu à diverses reprises des témoignages bienveillants de Saint-Louis, de François 1er, de Louis XIV, de Louis XV et notamment de Bonaparte. Eux-mêmes, ajoute Davidian, s'appellent volontiers les Français du Liban".

Parcourant le pays des Maronites, en 1832, le médecin Delaroière écrit: "A chaque pas vous entendez ce peuple maronite bénir la France".

Poujoulat écrit en 1848: "Dans tout le Liban, après Dieu, après le Pape, vient la France et il ajoute: Ce furent pourtant les Maronites, qui, en prenant parti pour la coalition déterminèrent en 1840 la retraite des Egyptiens". Il est notoire qu'à cette époque deux émissaires d'une ambassade étaient allés annoncer à ces chrétiens que la France intervenait aussi et que ses vaisseaux leur apportaient armes et de l'argent.

Henri Guys fait également état des rumeurs que les agents français ont fait courir parmi les Maronites afin de les entrainer à se soulever. D'autre part, il explique pourquoi les Maronites étaient attachés à la France dont les consuls leur rendaient d'éminents services.

En outre, écrit Toufic Touma, professeur de sociologie à l'Université Libanaise et titulaires de nombreux diplômes de hautes études et d'un doctorat d'Etat de La Sorbonne, il faudrait lire dans Fahd et Blaybel comment le clerge maronite et la population ont recu le portrait du Roi de France en 1739 à Louaizeh. Jamais le pays ne vit autant de délire et de joie et quel prix attachaient leurs moines à une lettre de protection accordée par le roi de France le 5 mars 1749 et reçue par eux en 1750. A partir de cette date, les supérieurs des moines libanais se rendaient immédiatement après leur élection, chez le Consul de France en visite protocolaire. Ils ont cessé de le faire dès qu'ils ont entendu les nouvelles de la Révolution française. Mais le malentendu a dû passer sans laisser de traces durables, puisque les moines continueront à jouir de la protection consulaire au nom de la France. Ainsi en 1825 cités devant le tribunal islamique de Damas par le Wali et l'ordre de l'Emir Béchir, ils ont recours au Consul de France qui se prévaut de ses droits de protection sur eux pour leur épargner de se rendre en Syrie. Le Wali accepte son intervention et renvoie le procès devant les tribunaux libanais.

En 1840, les autres grandes Puissances auraient acquis une valeur de protection: "Nous ne déposerons les armes que quand ces conditions auront été garanties par les agents de France et d'Angleterre, afin que si ces traités n'étaient pas fidèlement et ponctuellement exécutés, nous puissions en appeler aux Puissances qui auront servi d'intermédiaire et obtenir justice d'elles".

Signalons également que les conséquences pour les Maronites de la généreuse initiative des rois de France furent appréciables. Tels des roseaux courbés sur la violence d'un orage, les Maronites, outragés et humiliés, se redressaient frémissant d'indignation et gonflés d'espoir, l'espoir d'en finir un jour puisqu'une grande Puissance, la France, s'intéressait sérieusement à leur sort. Aucune nation occidentale du siècle dernier ne se dévoua à la cause des chrétiens ottomans et surtout à celle des Maronites autant que la France.

Les conséquences pour les Maronites du Liban de la généreuse initiative du roi de France furent appréciables et n'eurent par la suite aucune opposition de la part de la Sublime Porte. Désormais, ambassadeurs et consuls de France pouvaient agir librement et défendre efficacement les intérêts de la population chrétienne de cette partie du monde. Signalons à cette occasion que la protection française a beaucoup servi le clergé maronite et la France elle-même. En 1604, le Sultan fit paraître une loi autorisant les sujets de l'Empereur de France et ceux de ses amis, alliés et confédérés à visiter les Lieux Saints.

Lahad Khater dans "Traditions et Légendes libanaises" cite un fait historique concernant les relations franco-libanaises. Il s'agit de la nomination de cheikh Ghandour El-Saad par le roi de France Louis XVI comme Consul de France à Beyrouth. "Nous ordonnons, écrit le roi, à notre bien-aimé et féal ambassadeur auprès de la Sublime Porte le Comte de Choiseul Gouffier que, sur les renseignements recueillis concernant la vie dudit cheikh Ghandour, sa bonne conduite et sa fidélité à l'église maronite apostolique et romaine il lui donne toute assistance et protection.

"Donné à Versailles le 15 août de l'an de grâce 1787 et de notre règne le 14ème".

Disons pour terminer cette étude sommaire concernant les relations franco-libanaises que la prédication et les écoles furent les deux principaux moyens utilisés pour les Missionnaires français en Orient et surtout au Liban pour remplir dignement et fructueusement la haute mission que les rois de France (Louis XIV et Louis XVI) leur avaient confiée. Parmi ces missionnaires figurent les Pères Lazaristes, les Jésuites, les Franciscains, les Capucins et les Frères des Ecoles Chrétiennes ainsi que les Frères Maristes, sans toutefois oublier les congrégations des religieuses françaises. Notre pays, disons-le sans crainte, et les Maronites en particulier ne sauraient oublier aisément la présence française dans cette terre bénie du Proche-Orient où le présent à chaque instant engage vraiment tout le passé.
Tue Mar 19, 2013 6:32 am View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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