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Vivre au Cœur d'Achrafieh Beyrouth

 

 
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Vivre au Cœur d'Achrafieh Beyrouth
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"Vivre au Cœur d'Achrafieh" - Agenda Culturel

Il était une fois...


Les historiens sont divisés sur les origines du nom d'Achrafieh. Pour les uns il ne peut s'agir que de la situation géographique du quartier, Achrafieh signifie "la perchée" en arabe, et ce quartier est situé sur une petite colline, à l'est de Beyrouth. Pour d'autres, Achrafieh fait référence à Achraf, "l'élite" en arabe, donc un endroit supérieur aux autres, donnant sur les "terrains d'en bas". D'autres, enfin, font appel à l'histoire pour soutenir que ce nom vient de celui d'Achraf Pacha dirigeant ottoman... Les habitants de ce quartier, pour mettre d'accord ces historiens et dans un esprit de conciliation, ne seraient pas contre une définition du genre: quartier de l'époque ottomane, perché sur une colline destiné à l'élite...

Toujours les historiens du XIXe siècle décrivent Achrafieh comme l'une des "banlieues" de la ville de Beyrouth. Certains textes le désignent d'ailleurs comme "la ferme d'Achrafieh". Sans faire appel aux historiens, nos parents et grands-parents parlent d'Achrafieh comme le lieu privilégié des Beyrouthins pour les pique-niques. Les constructions étaient séparées les unes des autres par des jardins privatifs plus ou moins grands. Cette physionomie de quartier s'est estompée graduellement.

Il y a un mot barbare pour designer ce lent processus: la gentrification, qui signifie que les habitants initiaux d'un quartier doivent céder leur place à des groupes sociaux plus favorises, faute de moyens suffisants pour continuer à vivre dans leur quartier. Ce phénomène, commence après la Seconde Guerre mondiale, continue et prend de l'ampleur. Les rues d'Achrafieh sont en chantier depuis trois décennies. Comme dans l'ensemble de la capitale, l'immobilier est en plein essor. Cette année on comptait prés de 80 chantiers dans le quartier, tous pour des immeubles résidentiels, de 10, 20 et même de 40 étages. Situé sur une colline, ces tours prennent l'allure de 40 étages. Situé sur une colline, ces tours prennent l'allure de mini gratte-ciels et donnent au quartier des allures d'un Manhattan.

Dans les années 1960, des grands travaux sont entrepris qui transforment la physionomie aussi bien de Beyrouth qu'Achrafieh, le "ring" est terminé qui met ce quartier à 4 minutes de Hamra en plein essor.

C'est à la même époque que la colline de Moussaitbé est relie à celle d'Achrafieh par l'avenue de l'indépendance, et ces grand travaux continuent, parfois contrariés par les habitants mêmes d'Achrafieh, soucieux de préserver des bâtiments traditionnels qui disparaissent a un rythme accéléré.

En 1996, l'Apsad (Association pour la protection des sites et anciennes demeures au Liban) a répertorié 1019 bâtiments traditionnels construits entre 1850 et 1940, tous situé dans les zones péricentrales, dont Achrafieh, Sodeco et Gemmayzé. Combien en reste-t-il?

Malgré ces transformations, Achrafieh, comme d'ailleurs d'autres quartiers de Beyrouth, garde encore un certain cachet que reconnaissent volontiers les habitants, que nous avons sollicités pour avoir leur avis et dont nous lirons plus loin les témoignages.

Vivre au cœur d'Achrafieh suppose que l'on définisse un périmètre. Notre choix, arbitraire, a porté sur un rectangle délimité au nord et au sud par les deux avenues de création récentes: l'avenue de l'indépendance, et celle de Charles Malek. Pas de problème à l'ouest avec la rue de Damas. Pour celle de l'est, nous avons opté pour la rue de Zahret al-Ihssan, car au delà l'ABC et la place Sassine sont devenus essentiellement des centres commerciaux appartenant à tous les Beyrouthins, fréquentés aussi, évidemment, par les habitants de notre périmètre. Bien entendu cette approche exclut Gemmayzé, Geitaoui, Sioufi et bien d'autres quartiers qui méritent eux-aussi des numéros spéciaux que nous espérons réaliser bientôt. (Agenda Culturel)

Petites histoires

Pierre Kosremelli se considère "Achrafiote" et il l'est. Joaillier originaire de Syrie, il est né et a toujours vécu dans ce quartier. Doté d'une grande curiosité et d'une grande mémoire, il a assisté à sa transformation. Il est incollable sur tout ce qui concerne l'appellation des rues, et de ce fait il est un véritable historien.

Pierre regrette le temps où Achrafieh était un gros village. Rendez-vous est pris avec lui pour qu'il nous parle de la rue Sursock, la rue Najib Trad... qui n'étaient que palais et jardins. Intarissable dès qu'il s'agit de remonter à l'origine des noms des rues, il nous brosse le tableau suivant.

Les grecs orthodoxes et les grecs catholiques non beyrouthins de souche habitant Achrafieh sont en fait des Syriens ayant fui Damas à la suite des massacres du début juillet 1860. L'emplacement du restaurant Mayass, situé à la rue Trabaud appartient toujours à l'union des familles damascènes".

Le bout de la rue Trabaud (du magasin Socks à la rue Baroudi) était le pré Chebaro. Toute la zone comprenant maintenant Bread Republic était couverte de figuiers de Barbarie, de homeida... Dans cette zone on ne circulait qu'à cheval, chaque maison avait un endroit pour abriter son cheval. Les écuries de courses se trouvaient prés de l'actuelle mosquée Baydoun.

Sous le mandat, la France a commencé à tracer des rues et leur a donné des noms. Plusieurs de ces rues portent les noms de martyrs pendus en 1915, tous damascènes: Abdel Wahab el Inglizi, Omar Loutfi (dont la rue est devenue rue Khalifé), Chucri Assali (rue s'étendant de la maison de Béchir Gemayel vers St Nicolas), Seifeddine et Khatib (les Créneaux-Berjaoui), Salim Abdel Kadi (jonction rue Schéhadé jusqu'au magasin Milord), Chafic Mouayad (allait de la rue Sursock au fleuriste Mikado). Certaines rues portaient simplement le nom de gros propriétaires sunnites qui habitaient alors Achrafieh, comme la rue Moumneh ou la rue Chebaro (deux parallèles allant de la rue Achrafieh à la rue Abdel Wahab). La rue Kabalan Makarem pose une énigmes: Le nom Makarem étant druze, mais le prénom Kabalan n'est pas donné chez les Druzes… la rue el-Bachir qui va de la rue Monot à la rue de Damas, porte le nom du premier quotidien publié en arabe par les Peres Jésuites.

La rue Trabaud a été nommée ainsi en l'honneur du commandant Trabaud, premier gouverneur du Liban au temps du Mandat français, souvent on oublie de signaler que ce fut lui qui milita pour que la Faculté de médecine abrite une véritable Facultés de pharmacie. Ce même commandant habitait alors à la place de l'actuel restaurant La Posta.

L'actuelle rue Habib Pacha el Saad (qui va de la station Matta au lycée) était autrefois baptisée Rue Ishac ibn Honein en l'honneur du médecin du même nom, chrétien syriaque d'Irak et père de la médecine, ayant vécu de 808 à 873.

L'église grecque catholique Saint sauveur est une des premières églises d'Achrafieh. Elle a été inaugure en 1890. Le clocher est un ajout car il était interdit de faire sonner les cloches sous l'empire ottoman.

Paroles d'Achrafiotes

Nous avons voulu avoir l'avis d'habitants d'Achrafieh en leur adressant une série de questions parmi lesquelles ils avaient le choix de répondre à l'une ou l'autre de ces questions. Quasiment toutes et tous ont joué le jeu, et nous les remercions pour leur témoignage.

Ils sont de tous les âges, ont en commun qu'ils habitent le quartier, plusieurs y sont nés, d'autres viennent de s'y installer. Nous avons des journalistes, un avocat, des femmes au foyer, un professeur, un architecte, des étrangers, beaucoup de libanais… les femmes y prédominent, peut-être ont-elles plus de choses à dire?

Attention, ce n'est pas un échantillon représentatif au sens sociologique du terme et notre propos n'est pas de rédiger un quelconque rapport. Pour preuve nous avons l'intention de laisser ouvert le débat, de permettre à nos lecteurs d'apporter eux aussi leur commentaires et de les y ajouter. Notre site internet nous le permet et nous y consacrerons une rubrique permanente.

Nous commencerons donc par présenter la série de questions qui leur a été posée en espérant que vous serez nombreux à vouloir alimenter le débat. Il vous suffit de choisir la question (ou plusieurs) qui vous intéresse, y répondre et l'envoyer à web@agendaculturel.com.

- Depuis quand habitez-vous Achrafieh?
- Quelle est selon vous la période faste d'Achrafieh, et la sombre (guerre exclue)?
- Quels sont les trois avantages que procure Achrafieh à ses habitants, et les trois désavantages?
- Quels sont les achats que vous faites en dehors d'Achrafieh et pourquoi?
- Que manque le plus à Achrafieh, et qu'y a-t-il à profusion?
- Votre café, votre restaurant, votre boutique préférés?
- Comment trouvez-vous la vie nocturne?
- Comment trouvez-vous la vie culturelle?
- Comment s'est transformée votre rue ces dix dernières années?
- Que retrouvez-vous aujourd'hui de l'Achrafieh que vous savez connu avant, et qu'est ce qui a disparu?
- La vie de quartier est-elle encore vivace?

Antonia Kanaan - Guide touristique, vit à Achrafieh depuis 48 ans.
"En dehors d'Achrafieh, point de salut!..."


Je suis catégorique, en dehors d'Achrafieh, point de salut! Je trouve tout sur place ce qui est un avantage certain, je n'effectue aucun achat hors d'Achrafieh, même les vêtements. Il y a des boutiques et des restaurants à profusion, je connais les vendeuses et elles me reconnaissent. J'affectionne particulièrement Lina's à l'ABC ou le café Najjar. La vie culturelle est plutôt réduite mis à part l'USJ et l'Institut français. Les tours ont transformé durablement le quartier, on ne retrouve rien de l'Achrafieh d'avant. Pas de vie de quartier sinon les rencontres avec les amis dans la rue.

Ghassan Yammine - Ecole des Arts Ghassan Yammine

Pourquoi avoir opté pour Achrafieh?

Achrafieh (côté Sodeco) fut mon premier choix lorsque j'ai décidé, en 1996, d'ouvrir la deuxième branche de l'Ecole des arts Ghassan Yammine, la Première étant à Beit-Chabab. Le but était de trouver une zone symbolique qui soit proche des anciennes lignes de démarcation pour marquer l'ouverture des arts à toutes les régions et toutes les religions après la guerre.

Votre clientèle est-elle essentiellement d'Achrafieh?

Majoritairement oui, quoique nombreux sont les étudiants qui viennent d'autres zones de Beyrouth, même après avoir ouvert une branche l'année dernière à Hamra. Je signale que nous avons des élèves qui viennent du Sud du Liban, de la Bekaa…

Quelles sont les disciplines les plus demandées?

A la branche d'Achrafieh, il n'existe que deux départements: musique et peinture. Les disciplines les plus demandes sont le piano, les guitares de tous genres (classique, électrique, acoustique et basse), le violon, la batterie, le chant, la pédagogie musicale (enfants de 2 à 6 ans) et la peinture. Mais ce qui fait plaisir, c'est qu'il y a de plus en plus de demandes sur des instruments qui, auparavant n'étaient pas prises, tels que le violoncelle, la trompette, le saxophone, la clarinette, la flute traversière… Je profite de l'occasion pour annoncer qu'à partir de juillet, des cours de "bricolage créatif" et d'origami vont demarrer a cette branche. Et a partir de septembre, une nouvelle antenne va ouvrir à Achrafieh comportant les départements de danse, théâtre, comédie musicale, photographie et Body & Mind ( Musicothérapie, yoga, Tai Chi Chuan, Qi Gong, Stretching).

Carla Henoud journaliste, vit à Achrafieh depuis 13 ans.
"Achrafieh me rappelle trop l'exil et la guerre…"


Je voudrais d'abord préciser que je suis née et que j'ai grandi à Clemenceau (Ain Mreissé). Après la guerre et les 8 années passées en France, nous sommes rentrés avec la famille et nous avons emménagé à Achrafieh. Je suis donc une inconditionnelle du bord de mer et de l' "Ouest", Achrafieh me rappelle trop l'exil et la guerre.

Je me suis réconciliée avec Achrafieh en 2000, quand j'ai habité Zaroub el-Haramieh, rue du Liban, vers Gemmayzé. En marchant, j'ai découvert des rues pleines de charme, des balcons qui se sont petit à petit fleuris, des immeubles rénovés.
Je fais la plupart de mes achats à Achrafieh, supermarché, cadeaux, (l'ABC est une aubaine) habits, légumes et fruits. Certaines choses de Saïfi, le Port (les boutiques qui y sont ne sont nulle par ailleurs).

Ce qui manque le plus à Achrafieh: des piétons, de la mixité et des trottoirs. Du silence et des zones vertes, des jardins, des rues fleuries ou plantées. Des petites boutiques personnalisées, des épiciers. Ca pourrait créer une vie de quartier.

Mes lieux préférés: la terrasse de l'Albergo, Café Sho, So, Marinella, la Galerie Alice Mogabgab.

Sonia Nigolian - journaliste, habite le quartier depuis 1973.
"Ces dames impeccablement coiffées…"


Achrafieh est un quartier où l'on peut vivre en autarcie, où l'on trouve tout et ou l'on peut se passer de prendre sa voiture, ce qui n'est pas négligeable de nos jours.

On trouve des galeries d'art, des antiquaires, des librairies, des supermarchés, d'excellents restaurants qu'ils soient simples ou de top niveau, de grands centres hospitaliers, des écoles…

Les désavantages sont: la circulation, le manque d'espaces verts et de parkings. Ce qui me dérange surtout est la construction sauvage. La vie culturelle tourne au ralenti vue la situation mais nous avons le Théâtre Monnot, l'Eglise St Joseph ou l'on peut assister les vendredis à des concerts gratuits, une grande université, la Bibliothèque orientale… Sur ce plan on peut dire que l'on est gâtés.

Ce qui a disparu dans Achrafieh ce sont les petits commerces au profit des grandes surfaces, les consommateurs préférant grouper leurs achats dans ces lieux. C'était un quartier pittoresque, les vendeurs de rues, les marchands de quatre saisons, les paniers que les ménagères faisaient descendre au bout d'une corde de leurs balcons et une convivialité entre voisins, une vie de quartier qui n'existe plus de nos jours.

Ce que je retrouve de l'Achrafieh d'avant est un regard humoristique. Ces dames impeccablement coiffées et habillées de tailleur, qui vers 17h se dirigent ou chez une amie ou dans un club de jeu pour s'adonner a leur sport favori, le bridge. Cela a toujours existé dans ce quartier…

Marthe Jazzar femme au foyer, vit à Achrafieh depuis 35 ans.
"Ma rue ressemble à une tranchée entre les immeubles…"


Pour commencer, je n'aimerais pas vivre ailleurs, c'est un quartier résidentiel, on a tout sous la main, et surtout j'ai de nombreux amis dans le quartier. Je ne fais aucun achat en dehors d'Achrafieh ou je circule à pied. Mais les inconvénients sont de plus en plus nombreux, la circulation automobile y est souvent insupportable avec tous ces camions qui alimentent les nombreux chantiers, le bétonnage est frénétique, l'état de la voierie se détérioré, les jardins qui subsistaient disparaissent. Achrafieh manque cruellement d'espaces verts. Ma rue, longue de 100 mètres, a vu ces cinq dernières années la construction de trois immeubles. La rue ressemble à une tranchée entre les immeubles. Evidemment, je regrette le calme, le ciel bleu, la lumière qui inondait mes balcons. Mes cafés préférés: ceux de l'ABC, Najjar, la Cigale, Mandaloun. Enfin la vie culturelle se réduit à l'USJ.

Samia Karamé femme au foyer, est née et vit à Achrafieh.
"On y trouve encore quelques vieilles maisons avec jardins…"


La période faste se situe avant la guerre bien sûr, mais les conditions actuelles sont les mêmes un peu partout. La rue Monot est plus vivable maintenant qu'elle est débarrassée d'un grand nombre de boîtes de nuit. L'avantage est qu'on est proche de tout, on peut circuler à pied. Le quartier a quand même gardé un côté traditionnel, familial. On y trouve encore quelques vieilles maisons avec jardins, mais leur nombre diminue et les espaces verts manquent cruellement. Les nombreuses nouvelles tours défigurent le quartier. La circulation devient problématique et passer par la rue Abdel Wahab en voiture relève du parcours du combattant. La propreté des rues laisse à désirer. Mes cafés préférés sont le café Cho ou ceux de l'ABC comme la Mie Dorée. Quant à la vie culturelle elle se résume à l'USJ.

Amy Madi - Brgr. Co

En quoi se distingue votre menu?

Un hamburger gastronomique servi dans un espace à la fois sophistiqué et chaleureux. Nos burgers comportent la meilleure viande de bœuf Angus d'Australie, servis avec une sélections des meilleurs fromages du monde sur un petit pain grillé fait maison. Les clients décident si leur hamburger sera bien cuit ou au point, nous recommandons d'ailleurs cette dernière formule, car notre viande n'a pas de défauts à cacher, donc n'a pas besoin d'être trop cuite. Notre menu est certes limité, mais nous savons ce que le public recherche le plus, et nous lui offrons trois types de burgers, deux végétariens, un au poulet. De plus nous offrons un délicieux hot dog, et pour terminer un choix de desserts enchanteurs, avec des spécialités de saison pour gourmets.

Quelle est votre clientèle? Est-elle essentiellement d'Achrafieh?

Les clients viennent de partout pour dégustera nos Brgrs. Cependant Acharfieh, ayant été notre premier emplacement, ses habitants sont les plus nombreux, ceux qui nous ont découvert en premier, et de ce fait sont les bienvenus.

Après Achrafieh et les Souks de Beyrouth, quelles sont les prochaines étapes de votre extension?

Nous venons de terminer la rénovation du restaurant d'Achrafieh. L'hiver dernier nous avons inauguré notre premier BRGR.CO en Angleterre dans le fameux quartier de Soho à Londres, et nous projetons ouvrir un second sur King Road toujours dans la capitale anglaise. Notre objectif est de développer rapidement dans tout le Liban et, à terme, l'ensemble du Moyen-Orient et au-delà.

Elsie Braidi - Galerie Les Plumes

Pourquoi avoir opté pour Achrafieh?
Pour commencer, moi-même je suis originaire d'Achrafieh, ensuite, ici réside la clientèle que je cherche à atteindre: des connaisseurs et des passionnés d'art, bien sûr qui ont un statut économique leur permettant d'acquérir une des œuvres exposées dans ma galerie.

Considérez-vous avoir pris des risques?

Evidemment, vu la crise économique dans le pays, je confirme avoir pris un très grand risque. J'expose des œuvres de grands artistes cotés et de renommée internationale, contemporains, européens et américains. C'est un investissement conséquent, aussi bien de ma part ou de celui du client. Il est vrai que, pour le moment, le marché de l'art est stagnant et pas très rentable, mais je ne regrette pas avoir pris cette décisions. Je le fais par amour pour l'art.

Achrafieh est-il appelé a devenir un quartier des arts?

Achrafieh a été depuis toujours un quartier des arts, les nombreuses galeries d'arts, les boutiques de créateurs, boutiques d'antiquaires, certaines héritées de père en fils. Achrafieh se situe au cœur de Beyrouth, ma galerie est au cœur d'Achrafieh.

Catherine Nasr femme au foyer, vit à Achrafieh depuis 1970.
"Néanmoins y subsistent les "escaliers" d'Achrafieh"


La période faste, je la situe avant la guerre quand on pouvait sortir aisément du quartier. Les virées avec les enfants à Beit Meri ou plus loin ou encore, les sorties fréquentes sur la plage (Riviera) remplaçaient avantageusement les espaces verts qui font si cruellement défaut maintenant. La circulation est devenue difficile, l'implantation de l'ABC nous oblige à faire des tours et des détours quand on veut aller du côté de la place Sassine. On a parfois l'impression d'être dans un ghetto. Plus généralement, les entres et sorties sont devenus problématiques.

Comme partout, la rue s'est transformée à cause des nombreuses constructions, néanmoins y subsistent les "escaliers" d'Achrafieh dont la fonction est de relier les quartiers et les rues entre eux, je pense particulièrement à celui rénové grâce à l'initiative des habitants et qui part de la rue Abdel Wahab pour rejoindre l'avenue de l'Indépendance. Je considère que ces escaliers, et il y en a au moins cinq, continueront à donner à Achrafieh ce caractère si particulier.

Un des avantages est qu'on trouve tout sur place, alors qu'avant la guerre il fallait aller aux "souks" pour trouver, par exemple, la moindre bobine de fil… je fais tous mes achats dans le quartier, au point d'avoir perdu l'habitude d'aller ailleurs, Si on veut aller au restaurant à midi ou le soir, on a l'embarras du choix. Mon restaurant préféré le Tsunami et les cafés, ceux de l'ABC. La vie nocturne est inexistante, sauf peut-être dans le bas de la rue Abdel Wahab. Quant à la vie culturelle, elle se résume à l'Institut français et à l'USJ. –

Joanne Karkour - Kidding

Par quoi se distingue votre boutique?
Le client Kidding ne vient pas simplement pour acheter un vêtement, un accessoire ou un cadeau. Il vient mu par la curiosité, pour s'inspirer des dernières tendances, se rafraichir de couleurs et de nouveautés… Il sort avec ce petit détail qui peut manquer ailleurs. C'est bien ça la "Kidding expérience".

A qui s'adresse votre boutique?

Kidding s'adresse au préado et à l'enfant fashionista, qui aime être à la pointe de la mode; il est espiègle, gai, vivant, un brin fantaisiste; il cherche à s'habiller différemment, très "street style"; mais aussi à avoir cet accessoire original, ou offrir ce cadeau insolite.

Pourquoi avoir opté pour Achrafieh?

Plus précisément Tabaris, car c'est le quartier de notre enfance, mais aussi pour son esprit de quartier. Kidding s'adresse aux parents ainsi qu'à l'enfant. Nous avons des enfants qui viennent seuls acquérir un sac de bonbons, un gadget, une trousse, un t-shirt ou même un cadeau à leurs amis. Jacques Liger-Belair architecte, habite Achrafieh depuis 50 ans.

Jacques Liger - Belair architecte, habite Achrafieh depuis 50 ans
"Et le chaos urbain est devenu insupportable…"


Mes souvenirs d'Achrafieh remontent au début des années 1960. Jeunes parents, jeunes enfants, nous vivions alors dans un quartier résidentiel tranquille, encore un peu rural avec des maisons dites "libanaises", déjà urbain avec des immeubles "de ville", d'une modernité plaisante, de qualité, parfois, mais souvent médiocres…

Achrafieh était alors un quartier vert, vert de ses arbres fruitiers, beaux vestiges du siècle passé, vert de ses pins et palmiers, de ses bougainvillées, de ses glycines et autres plantes grimpantes accrochées aux murs des maisons et des clôtures. La ville embaumait au printemps.

Les espaces publics, rues, ruelles, impasses faisaient encore illusion; ils profitaient du charme de cet héritage architectural, arborescent, floral, venus d'un passé encore récent. On n'en réalisait pas alors le caractère précieux. Mais la voiture, déjà, commençait à envahir le quartier.

Oui, pour moi, jeune architecte, nécessairement "moderne", Achrafieh était encore dans sa période de "bonheur de vivre" et de "vivre ensemble" dans un environnement aimablement chaotique… Du moins ce "vivre ensemble" durant l'intermède effroyable de ces 15 années de guerre…, ce "vivre ensemble" a-t-il permis à ses rares habitants d'alors, de survivre par la solidarité et la débrouille…

Après la guerre, durant les années dites de "reconstruction" le charme tranquille du quartier a attiré de nouveaux habitants et les promoteurs immobiliers. Le quartier s'est densifié, excessivement et de nouvelles architectures ont envahi les espaces libres ou "libérés". Le prix du foncier et de l'immobilier a atteint de sommets, chassant d'anciens habitants modestes…

Les règlements de bâtir totalement inadaptés à ces quartiers dits "traditionnels" à rues étroites, ont condamné l'héritage architectural et paysager à disparaître, et le chaos urbain est devenu insupportable.

Les espaces publics, totalement négligés, envahis par les voitures, sont aujourd'hui impraticables et dangereux à tous, surtout aux enfants, aux personnes âgées et handicapées… dans l'indifférence générale ou la résignation.

Inévitablement, Achrafieh après une période d'engouement, de faste dans l'anarchie, devrait connaître l'exaspération des habitants, l'abandon… et la chute des valeurs foncières et immobilières… A moins que…

Car il reste théoriquement possible de maitriser enfin la voiture, des rendre aux habitants un espace public revitalisé, équipé, aimable… lieu de rencontre et de convivialité pour tous. Rêvons. Yes, we can???

Gaby Debbas, professeur, habite depuis toujours le quartier.
"On ne connaît plus les gens…"


Je considère que ce qui manque le plus ce sont les espaces verts, ces charmants petits jardins plantés de jasmin, bougainvilliers et arbres fruitiers que nous avons connus. Le problème des parkings devient angoissant pour de nombreux habitants, surtout ceux qui travaillent, obligés de garer souvent très loin de leur domicile. Le plus inquiétant c'est que bientôt, c'est le soleil qui manquera, masqué par ces tours insolentes de plus en plus hautes qui encerclent comme pour les étouffer les quelques immeubles de 3 ou 4 étages qui résistent.

Sur le plan social, on ne connaît plus les gens, on n'utilise plus la voiture dans le quartier, et à pied il faut zigzaguer entre les crottes de chiens.

Pour moi, la vie nocturne est inexistante. Quant à la vie culturelle, elle est notoirement insuffisante. Mon café préféré est le Mandaloun.

Le quartier présente trois avantages: faire les achats à pied, la diversité des boutiques et restaurants, un environnement humain assez homogène et intéressant. Trois désavantages: la pollution discernable à partir des collines qui nous entourent, et les entrées et sorties de Beyrouth.

Mounir Boustany, avocat, a toujours habité Achrafieh.
"Achrafieh est une utopie qui mérite d'être poursuivie…"


Achrafieh est plus un état d'esprit d'une partie de Beyrouth, Achrafieh c'est une certaine lecture de la vie, basée sur la convivialité, la joie de vivre, l'ouverture à tous les courants de pensée, à tous les modes d'existence, au refus de tous les impératifs et de manière simultanée et contradictoire, un attachement viscéral aux bonnes vieilles valeurs familiales et nationales traditionnelles.

Achrafieh c'est peut-être tout ce qui reste du bon vieux Liban de nos pères, une harmonieuse alliance entre la montagne et la ville, une célébration nostalgique de ce qu'aurait pu devenir le Liban tout entier, si pour sa malchance, ce pays n'avait pas eu à affronter une des traversées les plus dangereuses de sa longue histoire.

Achrafieh est une utopie qui mérite d'être poursuivie, elle a tous les défauts du monde et du Liban et de la Méditerrané, mais elle vit et son cœur bat malgré l'implacable chape de béton qui l'étouffe, malgré l'aberrante exigüité de ses rues et de ses espaces verts, malgré ou peut-être à cause de la joyeuse insouciance, et du manque de sérieux de ses habitants. Vivat Achrafieh.

Alia Mouzannar - Aziz & Walid Mouzannar

Pourquoi avoir opté pour Achrafieh?

Durant la guerre, en 1976, Achrafieh était un "havre de paix" relativement plus calme que le centre-ville.

Pensez-vous que le nombre de joailliers dans Achrafieh est un avantage?

Oui, parce que la présence stimule la compétitivité, et que cela créé une ambiance de marché.

Votre clientèle est-elle essentiellement d'Achrafieh?

Nos clients viennent de toutes les régions libanaises et même de l'étranger. C'est une clientèle raffinée, toujours à la recherche de nouveautés. Elle trouve chez nous des créations traditionnelles et contemporaines qui font la réputation de la Maison Aziz et Walid Mouzannar.

Anonyme homme d'affaires, travaille et habite Achrafieh depuis 52 ans.
"Achrafieh se meurt, asphyxie par son succès…"


Nous vivons les dernières années d'une période faste, où ce quartier s'est transformé d'une banlieue résidentielle en un agglomérat constitué pêle-mêle de tours résidentielles, de malls, de centres commerciaux, de loisirs, des boutiques, hôtels et restaurants… Cet entassement est difficile de faire cohabiter harmonieusement, chacune de ces fonctions ayant ses propres exigences. Pour favoriser la vocation commerciale du quartier, il est impératif d'en faciliter l'accès à tous les Beyrouthins, ce qui suppose de grandes avenues, des ponts, des tunnels… Mais est-ce cela souhaitable si l'on considère qu'Achrafieh reste essentiellement une zone résidentielle, surtout que les nouveaux Achrafiotes, acquéreurs de ces appartements de prestige n'ont certainement pas été séduits par le caractère commercial du quartier. Vouloir créer une zone commerciale sur une colline n'a jamais été chose facile.

Bientôt, il n'y aura aucune parcelle libre à Achrafieh, les nombreux immeubles des annexes 1950 seront les prochaines victimes des promoteurs. Avec ses rues étroites, ses charmantes ruelles, ce quartier va-t-il pouvoir supporter cette densification? Pour enrayer cette lente asphyxie, il faut une volonté, et personnellement je ne vois personne.

Najat Moubarak – Marmite et casserole

Par quoi se distingue votre boutique?

Notre boutique se distingue par les ustensiles de cuisine de qualité, innovants, performants et reconnus mondialement.

Quels sont les produits phares de votre boutique?

Nos articles en fonte ou en silicone qui préservent les qualités gustatives et nutritives des aliments tout en offrant un extrême confort d'utilisation. Nous avons des casseroles, cocottes, poêles, grills, woks, théières, ustensiles pour tajine et fondues en fonte; une gamme complète de produits en silicone partinium européenne "BPA free"; ainsi que des produits pour une cuisson en terre glaise ou réfractaire.

Qu'est-ce que vous appreciez le plus à Achrafieh?

La clientèle qui est raffinée et exigeante, ainsi que l'ambiance vivante.

Karima Hawwa – Green Tara House Gallery

Par quoi se distinguent vos produits?

Green Tara House Gallery s'est spécialisée dans les meubles et objets tibétains et népalais anciens. Que ce soit des tables basses en bois brut, des coffres peints dans des tons flamboyants ou des cabinets tantriques, chaque pièce est unique et tous les objets sont sélectionnés sur place. Nous ne fonctionnons qu'au coup de cœur! Notre collection inclut également tapis, coussins et châles du Cachemire, des nappes et couvre-lits en batik faits par une association de femmes au Népal, des peintures sacrées bouddhistes, ainsi que des bols tibétains, du thé ou de l'encens. Bref, tout ce que l'Himalaya offre de plus beau! Et de Syrie, des lampes en verre soufflé multicolores. Nous choisissons chaque objet avec soin pour son esthétisme mais aussi pour les bonnes ondes qu'il apportera dans chaque maison.

Pourquoi avoir opté pour Achrafieh?

J'ai toujours aimé ce quartier pour son atmosphère de petit village si particulière. Quant au choix de l'endroit, là encore, c'est au coup de cœur. Lorsque je suis entrée dans cette maison libanaise ancienne, cachée dans une petite impasse de Furn el-Hayek, j'ai su que ce serait l'endroit idéal pour Green Tara. Depuis le début, je cherchais un endroit différent, un peu en retrait, où les gens viendraient par le bouche-à-oreille. J'aime que Green Tara ait ce caractère un peu secret et qu'on s'y sente davantage comme dans une maison que dans un magasin. Le rituel du thé et les petits gâteaux que nous servons à nos clients font aussi partie de cet esprit.

Votre clientèle est-elle essentiellement d'Achrafieh?

Notre clientèle est composée principalement des habitants du quartier ou des alentours. Ce sont pour la plupart des gens très éduqués, qui aiment voyager et aller à la rencontre des autres. Et cette description correspond à beaucoup de Libanais! Nous avons aussi beaucoup de Libanais expatries, des Européens et des gens d'Amérique latine. Et si nos clients ont l'impression de voyager lorsqu'ils nous rendent visite à Green Tara, nous aussi nous avons souvent ce sentiment!

Anne Ditaranto femme au foyer, habite Achrafieh depuis 8 mois.
"Je considère habiter dans "le centre"


J'apprécie ce que je considère habiter dans "le centre" et d'avoir tout a proximité. Je trouve un mélange de populations, des personnes de tous les âges et de toutes conditions. Par contre les désavantages sont la pollution perceptible partout, le bruit occasionné par une circulation frénétique et des travaux qui ont lieu aussi bien sur la chaussée que dans les nombreux chantiers. Comme probablement tous les habitants, je regrette qu'il n'y ait pas plus d'espaces verts. Comme achat que j'effectue hors d'Achrafieh, j'ai découvert et aime aller à Bourj Hammoud, pour y trouver des choses simples ou artisanales. Les restaurants pour moi ce sont les fours qui vendent des manakiches ou les petits restos prés de la rue Huvelin, fréquentés surtout par les étudiants. La vie nocturne est présente surtout dans le bas de la rue Monot. La vie culturelle se limite a l'USJ ou l'Institut français.

Etienne Kupélian, musicien, est né et vit à Achrafieh.
"Entendre parler ce savoureux langage qu'est le franbanais…


"Vivre à Achrafieh c'est:
- Accepter toutes les contraintes d'un quartier où les immeubles poussent comme des champignons dans un désordre affolant et subir les nuisances sonores des chantiers qui vous entourent.
- Tourner en rond pour trouver une place où se garer.
- Ne pas avoir d'espace vert pour souffler un peu dans cette atmosphère polluée.
- Acheter et payer plus cher qu'ailleurs.

Mais vivre à Achrafieh c'est aussi:
- Etre tout prêt de son lieu de travail (pour un musicien c'est l'idéal).
- Laisser sa voiture là où elle est garée pour faire ses courses à pied.
- Aller dans ces petits restaurants de quartier pour passer un moment agréable avec ses amis.
- Assister ou participer à des manifestations culturelles (concerts, conférences, théâtre, etc…) sans se soucier des distances à parcourir.
- Et surtout, entendre parler ce savoureux langage qu'est le "franbanais" par les "tantètes d'Achrafieh".

Frida Debbané, journaliste, a toujours vécu à Achrafieh.
"Mon plus grand bonheur s'est d'être réveillée par les gazouillis des oiseaux…


" L'un des grands avantages est d'avoir tout à proximité, et de circuler à pied, malgré que les trottoirs soient mal entretenus sinon inexistants, et le plus souvent envahis de crottes de chiens. J'aurais aimé qu'il y ait plus d'espaces verts, de fleurs, de jardins publics et des trottoirs plus larges et pourquoi pas des bancs. Trop de voitures, certaines souvent sont garées sur les trottoirs, ce qui m'oblige à marcher au milieu de la chaussée au risque de me faire écraser. Dans ma rue, des arbres ont été plantés mais, par manque d'entretien, ils s'étiolent. Des nouveaux boutiquiers, épiciers, marchands de légumes s'installent, par contre, mes anciens boutiquiers sont toujours là, qui font partie de mon quotidien je suis heureuse de les retrouver. Je n'aimerais pas vivre en dehors d'Achrafieh, malgré les nouvelles constructions qui nous bouchent la vue. Je suis de celles qui sont satisfaites quand je vois les vieux immeubles souvent délabrés remplacés par des immeubles tout propres surtout que, dernièrement, certains promoteurs tiennent compte des anciennes demeures et les restaurants avec beaucoup de soins.
Ce qui fait mon plus grand bonheur, c'est d'être réveillée par les gazouillis des oiseaux qui avaient disparu avec la guerre. Oui, dans ma petite rue il y a une ambiance de village.

Zeina Sawaya a toujours vécu à Achrafieh.
"J'ai de l'affection pour sa laideur…"


Il y assurément une vie de quartier qui reste vivace et conviviale, elle joue un grand rôle dans le charme d'Achrafieh, mais je penche pour l'explication que c'est le propre de l'Orient et de la Méditerranée.

Les parkings et les jardins manquent dans Achrafieh, envahi par contre par une multitude de chantiers, occasionnant pollution, et embouteillages en raison de leurs camions. La laideur même d'Achrafieh ajoute à son charme, et s'il y avait un passeport de la république d'Achrafieh je serais la première à le réclamer. J'aime ce morceau de la ville. Quand je voyage j'ai la nostalgie d'Achrafieh avant celle du Liban et, dès que j'arrive à Tabaris, c'est la résurrection. Mais j'avoue avoir la nostalgie des maisons anciennes que l'on s'acharne à faire disparaître au profit de tours interchangeables. J'apprécie mon quartier autant l'hiver, avec la rentrée scolaire et les embouteillages, que l'été quand il est déserté par ses habitants. Finalement, je l'aime dans tous ses états. Je suis une vraie citadine même si j'aime beaucoup la montagne. Achrafieh a un côté très hétéroclite dans ses bâtiments, j'ai de l'affection pour sa laideur.
Tue May 28, 2013 7:54 am View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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