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L'Histoire Jbail-Byblos - Fondation Louis Cardahi

 

 
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L'Histoire Jbail-Byblos - Fondation Louis Cardahi
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Location: Jbeil Byblos

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L'Histoire Jbail-Byblos - Fondation Louis Cardahi - Frère André Delalande

Jbail-Byblos-sur-mer

Présentation de notre ville

Notre ville de Jbeil - prononcé primitivement Guebla (textes assyro-babyloniens), puis Byblos (au temps des Grecs et par dérive consonantique)- se réclame d'un immense et prestigieux passé-située a mi-chemin exact des deux grosses villes de Beyrouth (la capitale du Liban) et de Tripoli (au nord), elle avait été pendant des millénaires un centre commercial renommé au temps du cabotage sur la côte orientale de la Méditerranée, - escale-relais, avec Akka, Tyr, Sidon, Beyrouth au sud, puis Tripoli, Arwad, Ugarite, au nord, - les fameuses "échelles" du Levant, toutes situées à quelque 40 km de distance l'une de l'autre, et débouchés maritimes d'échanges avec l'arrière croissant fertile: Homs pour Tripoli; Baalbeck (Heliopolis) au cœur de la Bekaa pour Byblos; Damas pour Beyrouth et Sidon,… chacune de ces villes côtières s'étaient constitué peu à peu un royaume d'exploitation des pentes montagneuses qui l'adossaient – le royaume de Byblos s'étendit du Nahr el Kalb, au sud, jusqu'au Raz Chekka au nord, traversé ainsi en son centre, par le fleuve Nahr Ibrahim célèbre par sa légende du Dieu Adonis.

Retracer l'histoire de cette ville est un peu dire celle de tout le Liban actuel, toutes ces villes côtières ayant traverse à peu prés les mêmes étapes historiques et participe aux mêmes événements. Cette histoire est admirablement contée par M. Maurice DUNAND ("Byblos, son histoire, ses ruines, ses légendes", librairie Adrien-Maison neuve, 1973) et par Mme. Nina JIDEJIAN ("Byblos à travers les âges", Dar el Machrek, 1977 - avec d'excellentes illustrations, et une bibliographie impressionnante!)… En voici quelques grandes lignes.

1. Il est bien établi que cette région du Proche Orient méditerranéen y vit vivre des hommes depuis au moins 500,000 ans. On en a retrouvé des vestiges. Ils vivaient de la chasse, de la pêche, ou de la cueillette. Ils avaient inventé le feu, s'étaient dotés d'outils grossiers de bois, d'os, de pierres grossièrement taillée… c'était l'âge de la pierre, le paléolithique.

2. Les premiers vestiges d'une installation sédentaires sur le site de Byblos remontent à quelque sept ou huit mille ans (6ème et 5ème millénaires avant J.-C.): un village de chasseurs – pêcheurs - cultivateurs, au sud-ouest du tertre (dune de "ramlé" enclose entre deux dénivellations et haute d'une trentaine de mètres, pourvue de sources d'eau douce proches et, en son centre, d'un puits providentiel - comme il en fut de l'installation de bien d'autres villes =Jéricho, Jérusalem, Tyr, Beyrouth = les puits…). C'étaient des hommes de petite taille: 1,55m, dolichocéphales, vivant sous des huttes au parquet de pierraille recouvert de marne et lissé à la chaux. Ils avaient domestiqué chèvres, vaches, volailles, chiens et cultivaient céréales et plantes potagères. Leurs outils de silex et obsidienne finement taillés: Poinçons, racloirs, couteaux, haches, flèches… C'est l'âge du Néolithique. Ils enterrent leurs morts dans une tombe à lits de cailloux et leur disposent des vases de provisions pour le voyage dans l'au-delà. Le travail de la céramique est très poussé: vases, bols, jarres… décores de dessins géométriques.

3. Vers Le 4ème millénaire avant J.-C., on découvre sur le site une civilisation plus opulente: c'est l'âge des métaux ou chalcolithique = cuivre, étain, bronze. Les maisons se construisent en dur: on voit la carrière d'extraction de la pierre au centre du tertre (profonde excavation aujourd'hui). Le village s'étend sur tout le sud-ouest et sud du tertre et se constitue en quartiers avec cour centrale et habitations de part et d'autre. La nécropole est hors de l'enceinte: on a retrouvé quelque 2000 jarres funéraires (le mort en position fœtale, bols de riz et de lait, atours et armes). La céramique est devenue plus savante, l'outillage métallique aussi.

4. Dès le début du 3eme millénaire avant J.-C. la ville apparaît très urbanisée et occupe toute la surface du tertre; des rues étroites séparent les quartiers; un rempart a redents l'entoure du nord à l'est; deux grands temples et un étang sacré jouxtent le puits providentiel, celui du Baal à l'est (le temple dit en "L") et celui de sa parèdre, la Baalate à l'ouest, appelé celui-ci à une grande célébrité (la Dame de Byblos, vénérée de tous les peuples de ce Proche Orient, et comblée de riches offrandes pendant plus de trois millénaires!) c'est le temps de la civilisation cananéenne, objet de convoitise, de soumission et de conflit des peuples du désert; un temps – deux millénaires! – de commerce intense et prospère, avec les Egyptiens surtout: constructions navales, exploitation forestière (bois de cèdre, de pins), contre or et bijoux et protection pendant deux millénaires (le 3ème et le 2ème avant J.-C.), Gebal et les autres royaumes cananéens entretiennent avec l'Egypte (la haute puissance de ce temps-là, à la civilisation si fascinante) des rapports religieux, politiques et commerciaux qui en faisaient comme dit la Bible (Genèse 9/12): "le fils de Kam", son enfant chéri, ce fut une ère de prospérité qui provoqua la convoitise et les invasions des tribus du désert syrien ou du nord anatolien: Hourites, Hyksos, Hittites, Amorites, tour à tour se jetèrent sur ces contrées. On entend les rois de Byblos appeler leur protecteur au secours: une cinquantaine de lettres de Rib-Addi (14ème siècle avant J.-C.) à Amenhotep III et Akhen Aton… Les souverains Egyptiens répondent et repoussent les "barbares envahisseurs": Thoutmosis III (14e siècle avant J.-C.) repousse les Hyksos et conquiert toute la Syrie; plus tard, Ramsès II repoussera les Hittites (bataille de Kadesch). Les rois de Byblos multiplient les actes d'allégeance et de fidélité à l'Egypte: la Dame de Byblos est identifiée à la déesse Hathor est représentée le disque solaire en tête soutenu par les cornes mythiques, les rois se font inhumer dans des hypogées impressionnants: ceux de Ip-Schomon-abi, de Ahiram, de Itobaal… sont célébrés – on a entre-temps inventé l'alphabet (lettres consonantiques).

5. A la fin du 2ème millénaire, l'arrivée des "Peuples de la mer" provoque l'apparition d'un nouvel âge, celui des Phéniciens (Philistins, Djekkers,… vers 1200 avant J.-C.) les navires de Sidon et de Tyr instaurent un immense empire maritime, flotte marchande et de guerre: les monnaies du roi de Byblos: Adra-mélek (340 avant J.-C.) traduisent la volonté de puissance économique et guerrière de ces nouveaux marins (gens de la mer). Le roi Zaker-Baal (1075 avant J.-C.) marchande âprement avec Ouen-Amoun l'Egyptien. Le roi Eli-Baal réécrit à son nom le buste offert à la Dame de Byblos par le Pharaon Osorkon (920 avant J.-C.). Ce sont des Giblites qui vont construire le temple de Dieu sous le roi Salomon à Jérusalem (950 avant J.-C. cf livre des rois sans la Bible:1er -5/6). Mais les rois mésopotamiens (Babyloniens, Assyriens, Perses) conquièrent tout le Moyen-Orient: 8ème siècle avant J.-C. Tiglath-Pilassar, Sennachérib, Nabuchodonosor… (ils en gravent les exploits sur les stèles du Nahr el Kalb).
Les rois de Byblos leur sont soumis: le roi Yehaw-milk (5ème siècle) vêtu à la Mésopotamienne dépose une stèle à sa Dame de Byblos. Les Perses construisent une forteresse sur le rempart de la ville (au sud de la porte).

6. En l'an 332 avant J.-C. tout le Proche-Orient méditerranéen est conquis par Alexandre le Macédonien et entre pour quelque mille ans (jusqu'en l'an 636 après J.-C.) dans la civilisation hellénique avec la ville d'Antioche comme capitale de tout "l'Orient" (le Machrek). Le pays se couvre de gymnases, des fêtes grandioses s'organisent autour du mythe du dieu Adonis, la ville s'étale largement dans l'avalleux du nord donnant vers le port toujours très animé et la pente nord de cet avalleux (où se trouve toujours la vieille ville médiévale-sous laquelle dorment les vestiges de cette période: routes dallées à colonnades, édifices publics, statues, écoles renommées d’où est sorti Philon de Byblos (rhéteur et grammairien, historien de sa ville et de l'empereur Hadrien, 2ème siècle après J.-C. (il écrit en grec, la nouvelle langue de civilisation). Comme pour les roitelets du peuple hébreu (cf 1er Maccabées 8/17, 12/1, 14/24), ceux de Phénicie (nom de la région côtière de l'Amanus au nord, à la montagne du Carmel et Haïfa au sud:cf. Actes des apôtres 11/19,21/2) recouraient aux lointains Romains qui intervinrent en l'an 66 avant J.-C. (Pompée) Byblos, à l'instar des villes de l'empire romain, voulut être une répétition en petit de la ville de Rome-place publique agora, nymphée, théâtre, acropole à temples grandioses,…c'est alors, 1er siècle de notre ère qu'apparut le christianisme et l'opposition qu'il rencontra dans tout l'empire: cf. le martyre à Byblos de la jeune Aquilina en l'an 293. En l'an 330 commença la période byzantine: la classe évoluée de la population vit à la "Melkite" (comme l'entend la vie de cour de l'empereur de Byzance (Constantinople) = Istanbul). L'église byzantine orthodoxe au dessus du port, aux lourds contreforts, date du 5ème siècle après J.-C.

7. En 636 après J.-C. les Arabes envahissent l'empire. La résistance des milices ("Marada") et des Byzantins, aboutit à la ruine des villes côtières prises et reprises (l'empereur Phocas, 10ème siècle). Les chrétiens sont confinés dans leurs bourgs de montagne (à 10.000 pieds d'altitude: Douma, Kartaba, Hrajel,…) ou la "vallée sainte" (la Kadischa) pour ne pas prêter appui aux occidentaux. La côte méditerranéenne entre en léthargie; des colons venus du Caucase ou de Perse en occupent les ruines. Cela pour un millénaire et demi (de 636 à 1919). Les croisades y tentent vainement une parenthèse (à Byblos: de 160 ans, de 1108 a 1266, aux mains des Génois et leurs commissaires: les Embriaci à qui Jbeil doit le château-fort, l'église Saint Jean et les remparts médiévaux. En 1763, l'émir Youssef Chéhab (1763-1790) ré-autorise le repeuplement de la ville dans ses ruines. Elle restera un petit village côtier jusque vers 1930, apparition des voitures, des routes, de l'eau, de l'électricité, du téléphone, des écoles, des hôpitaux, des banques; découvertes sensationnelles des vestiges antiques sous l'impulsion de Renan (1861), de Montet (1919-1924), de Dunand (1924-1970) de Maurice Chéhab…

En 1953, Jbeil devient centre administratif du caimacamat (caza de Jbeil) – et aspire à jouer encore un rôle accordé à sa situation avantageuse et à son passé prestigieux. Elle a passé de 5000 habitants en 1930 à plus de 50.000 en cette fin de siècle. L'.U.N.E.S.C.O l'inscrit à bon droit au Patrimoine mondial.

Jbail-Byblos-sur-mer - Visite guidée de la ville ancienne

1. En descendant de l'échangeur - jardinet - public, on aura longé l'ancienne route romaine à colonnades dallage, … qui aboutissait à un nymphée sur une place publique au pied de l'acropole (tertre sacré où se trouvaient les temples des dieux).

2. Au bout ouest de la rue centrale actuelle, on longera les remparts de la ville médiévale (construits par les Génois en 1108, haute muraille, tours de guet, 300m. sur 200, porte "Mayadoun" au nord).

3. Sur le bord de mer, un petit port protégé de la haute mer par un plan de rochers à fleur d'eau que surmonte un fortin du temps des Génois. Port qui fit la fortune de la ville antique de Gébal (constructions navales, livraisons de bois de cèdre et autres résineux, commerce avec l'Egypte, Chypre, la Grèce… un empire commercial, une flotte… cf une monnaie du roi Adra-Melek, 340 avant J.-C.).

4. Contourné le tertre primitif par le chemin des micocouliers on parvient au château-fort des Croisés (des Génois, en 1108): rampe d'accès au lieu du pont-levis: fossé-douves autour de la citadelle, carré des hautes murailles crénelées, percées de meurtrières, 4 tours d'angles, chemin de ronde à hauteur; salles d'armes, d'habitat et de provisions; citerne sous le donjon, énorme tour oblongue, pierres d'angles massives.

5. Le tertre antique (dune durcie entre deux avalleux) 30 m haut, rempart à redents du 3ème millénaire avant J.-C., précédé de glacis postérieurs (25m. épaisseur) protégeant le nord et l'est; une porte à l'est avec herses successives; et une autre à l'ouest sur un escalier antique vers le port. Un puits providentiel d'eau douce au centre, flanque de deux temples à Baal (en "L") et à la Baalate (la célèbre) Dame de Byblos, pendant 3000 ans!). Un temple à obélisques déplacé (recouvrait celui de Baal) dédié à Rechef (l'éclair, la fondre!): typique des temples antiques. Au sud, des quartiers de maisons surélevés: cour centrale et habitations autour (l'age du chalcolithique, 4ème millénaire avant J.-C. une nécropole et 2000 jarres funéraires). A l'ouest, le village primitif (5ème et 6ème millénaires avant J.-C. huttes à sol lisse de chaux, chasseurs-pêcheurs-cultivateurs, animaux domestiques, tombes sur gravier, outillage néolithique de silex et obsidiennes. Un théâtre romain déplacé là, des hypogées creusés à mémé la roche "ramlé" (15m. profond et chambre funéraire, sarcophages (cercueils) monumentaux. Au sommet du tertre, lieu des palais royaux une colonnade romaine dit le niveau de l'acropole. En bas, les ruines de la ville antique, locaux exigus, rues étroites, quartiers.

6. En remontant la pente nord de l'avalleux = l'église romane de Saint-Jean, datant des Génois (111S), coupée d'un tiers ouest de ses travées, nef et travées latérales, axe du chœur déporté; baptisère apposé tardif…

7. En remontant le vieux souk (rénové en 1970): musée poissons fossiles.

Historique de la ville de Jbeil-Byblos

Une situation avantageuse, au centre de la côte orientale de la Méditerranée, adossée à la chaine montagneuse du Liban, un port bien abrité, GEBAL fut pendant plusieurs millénaires une escale clé dans la suite des "Echelles du Levant" au temps du cabotage côtier, à 40km au nord de Beyrouth et 40 km de Trablos plus au nord.

Le Port

Il y a 8000 ans, GEBAL n'était encore qu'un village de pécheurs, chasseurs et éleveurs sous des huttes de paille, de crin ou de peaux, au sol d'argile lissé à la chaux, à l'ouest du tertre dune de sable durci surplombant la mer; leurs instruments de silex finement taillés: couteaux, grattoirs, pointes de flèches,… On était aux temps du néolithique.

A partir du 4ème millénaire avant J.-C., il y a 6000 ans, après la découverte de métaux (fer, cuivre, étain, bronze), la cité prend forme autour du puits providentiel, et se constitue en quartiers surélèves de maisons en dur qui s'étalent sur la face sud du tertre on a retrouvé des milliers de jarres funéraires où le mort est recroquevillé en fœtus (en vue de sa naissance dans l'au-delà) paré de ses armes de guerre et de chasse… C'est la période du chalcolithique.

Ossorkon

A partir du 3ème millénaire avant J.-C. il y a 5000 ans, et pour deux millénaires (de 2900 à 900 avant J.-C.), GEBAL devient une cité renommée: commerce intense avec Chypre, Rhodes, la Crête et surtout l'Egypte: constructions navales, flotte, débitage de bois résineux (cèdres, pins, mélèzes,…) contre pourvoi de colonnes de granite ou de porphyre; industrie du papyrus égyptien (filasse et papier) et de teintureries de pourpre (grâce au murex coquillage…

Des rois: Abi-Schmou et son fils Ip-Schmou Abi, Yehi melek, Eli baal, Zaker baal, Ahiram et son fils Ito baal… mènent grand train et se font inhumer dans des hypogées. Deux temples, l'un au Dieu EL et l'autre à la Baalate, entourent le "puits du roi". Les Pharaons d'Egypte se font les protecteurs de la cité (buste de Ossorkon) Une muraille à redents cerne la ville. Apparaissent les premières écritures en alphabet phénicien….

Citadelle Perse

Au premier millénaire avant J.-C. la côte est envahie par les Mésopotamiens. La précédente hégémonie de GEBAL passe aux villes de Sidon puis de Tyr. Les Achéménides: Darius et Xersès construisent une forteresse à l'Est de la muraille cananéenne. Une stèle représente le roi de Byblos Yehaw-melek, vêtu à la mésopotamienne offrant des dons à sa Dame la Baalate. Le roi Adra-melek fait frapper des monnaies qui disent sa puissance.

Nymphée

Avec Alexandre de Macédoine (en 332 avant J.-C.) puis le Romain Pompée en 66 avant J.-C. Byblos devient une petite ville méditerranéenne: son acropole sur le tertre, son agora ou place publique avec son nymphée grandiose, ses voies dallées et à colonnades, son théâtre, ses célébrations religieuses des "Adonies", un illustre grammairien Philon de Byblos…

En 636, commence l'empire arabe pour plus de mille ans (jusqu'en 1919) les chrétiens refoulés dans les montagnes, la ville ruinée par les guerres avec les Byzantins, devient un simple village côtier. Un moment, les Croisés, au 12ème siècle réactivent le petit port, construisent des remparts, un château-fort et une église romane à Saint Jean, sous la direction des Embriaco, commanditaires de la ville de Gênes. Les "mamlouks" reprenant la ville en 1282. Il faudra attendre 1763 pour que l'émir Youssef CHEHAB permette aux chrétiens de revenir en cette ville. Mais ce sont les brillantes découvertes archéologiques que réalisent M. Renan (1860), M. Montet (1920-1924), M. Dunand (1924-1975) qui revigorent le dynamisme des Jbeilis: apparition des voitures, réfection des routes, adduction de l'eau, de l'électricité, du téléphone, des écoles, des hôpitaux, des banques… En 1953, Jbeil devient centre administratif du caza (caimacamat) et aspire à jouer encore un rôle accordé a sa situation géographique avantageuse et à son passé prestigieux. L'U.N.E.S.C.O. vient de la déclarer, à bon droit, Patrimoine mondial.

Itinéraire pour une visite du site archéologique de Jbeil-Byblos

1. Vous descendez de l'échangeur sur l'autoroute et allez vers le donjon de la citadelle des Croisés au sud: vous longez sur votre gauche l'ancienne voie romaine sud-nord de la ville il y a deux mille ans jusqu'au "quadrivium" (carrefour) marqué par deux colonnes doubles (voie dallée de biais, colonnes sur leurs socles, leurs chapiteaux, elle aboutissait en une place centrale (agora) au pied de la citadelle où se trouvait un "nymphée" (fontaine publique géante…)

2. Du "quadrivium", vous obliquez à droite vers la mer, et rencontrez l'énorme Tour d'angle nord-est du quadrilatère de muraille entourant la ville des Croisés aux 12e et 13e siècles, il y a neuf cents ans! Ces croisés, des Génois, n'avaient enclos qu'un cinquième de la ville romaine (d'ailleurs en ruines): la partie qui aboutissait au port… pour leur commerce et leurs défenses militaires… Vous suivez cette muraille vers la mer sur 300 mètres: elle était plus haute, quinze mètres, avec chemin de ronde et Tours de guet tous les 50 m. (on s'est servi des pierres comme d'une carrière… avant qu'on y mette le holà). On remarque la porte de cette ville médiévale donnant vers le nord.

3. Nous entrons dans cette ville qui s'étalait sur la pente exposée au sud (comme toujours autrefois!). Voici à gauche, l'église Saint-Jean des Croisés, une église romane (le clocher a été surajouté au 19ème siècle) hauteur de la voûte: 20m. Une pierre de seuil en bas et un escalier laissé en suspens en haut, rappellent que toute une partie des travées a été démolie à la suite d'un tremblement de terre. Entre les "deux" portes, un très joli porche à coupole aux moulures d'arc travaillées. A l'intérieur, trois nerfs que séparent des colonnes oblongues avec demi-colonnes d'appliques à chapiteaux, des fenêtres petites et très hautes et de style romain. La façade nord a été rabattue (pour envelopper les vestiges d'un temple romain, visible à (l'extérieur) et a ainsi désaxé l'allée centrale de l'église. C'est la seule église des Croisés ou se poursuivent encore des offices religieux: elle est la cathédrale de l'évêque maronite de Jbeil-Byblos et est desservie par des moines de l'ordre libanais maronite qui furent chargés en 1763 de la restaurer. Les trois absides du chœur orientées vers l'est (le soleil levant) sont très agréables à observer du dehors, de vers le monastère jouxtant.

4. Face à la façade ouest, un jardinet offre les mosaïques d'une église byzantine (6ème siècle après J.-C.): on y observera les dessins géométriques de la nef et ceux plus soignés de l'ancien chœur (motifs floraux)…

5. Plus à l'ouest, vers la mer, le long du chemin, une église à très lourds contreforts extérieurs, datant du 5ème siècle et à minuscules fenêtres, est entretenue par les fidèles orthodoxes de la ville (belle iconostase!).

6. Nous descendons vers le port soit par le dit chemin, soit par un escalier abrupt partant de l'église romane, où sont exposées des mosaïques (sur l'une d'elle, un gladiateur, sur une autre: l'enlèvement de la princesse EUROPE de Tyr par Jupiter déguisé en taureau), puis des sarcophages datant des Romains (remplis de terre à fleurs)…

7. Nous arrivons au port qui fut célèbre durant des millénaires (constructions navales, commerce de cabotage le long des "échelles" "escales" du levant et Chypre (cuivre), Rhodes, la Crète, et surtout l'Egypte (travail du papyrus, papier ou filasses, teintureries de couleur pourpre au départ du coquillage "murex", verreries, exploitation des forêts de cèdres, pins, mélèzes… se faire raconter les ennuis de l'Egyptien OUEN AMOUN avec le roi de BYBLOS: ZAKER-BAAL…Aujourd'hui, ce port ovale, 200m. sur 100, offrant un goulet d'entrée protégé autrefois par deux fortins, abrite des bateaux de pêche et de plaisance… guère plus longs que ceux de commerce ou de guerre de ce temps-là lointain dont une monnaie du roi ADRA-MELEK, 3ème siècle avant J.-C. évoque les ambitions et la puissance.

8. Nous remontons le petit chemin des micocouliers (avec arrêt à une petite chapelle rustique toujours bien entretenue et fréquentée…) et parvenons à la citadelle des Croisés, construite sur l'angle sud-Est de leur enfermement de muraille: un énorme vague carré fortifié de 45m. de côté, rampe d'accès à l'unique porte autrefois avec pont-levis sur le fossé des douves entourant ce château-fort, chemin de ronde à 15m. de haut, meurtrières et créneaux de faîte à 30m., et au centre un donjon de 50m. de haut avec unique porte cintrée et escalier intérieur au mur, une couleuvrine (canon ancien, chargé de poudre par la gueule et mèche à l'affut) et présence de boulets (anglais en 1840) dans la façade (on peut en toucher un au bout sud de la terrasse encastré dans le mur…). On fait le tour du donjon et observe les énormes pierres d'assise (que les Croisés ont tout simplement empruntées à la citadelle des Achéménides construite par les rois DARIUS et XERSES 500 ans avant J.-C. à l'ouest… Ce petit château-fort fut le premier construit par les Croisés en Orient. On y expose à l'intérieur des exemples de vestiges anciens trouvés sur le site: lames de pierre et haches du néolithique, ancre énorme de pierre et pièces de céramique et poterie, lampes à huile et mèche des temples, et photos de certaines trouvailles (dans le sarcophage du roi ABI-SCHMOU ou celui, à l'étage, du roi AHI-RAM, ou le sarcophage en poterie d'un enfant de cinq ans, ou les figurines ramenées d'Egypte ou celles typiques en terre cuite ou en bronze revêtues d'or déposées dans les temples… et une présentation de la découverte de l'alphabet phénicien… Un petit film retraçant l'histoire de la cité de BYBLOS est gentiment accessible.

9. Nous descendons au travers d'une salle d'armes et meurtrières et une porte sur le terrain antique de la ville: on observe encore la construction de la muraille du château (taille des pierres en bossage, essai non poursuivi d'utilisation de colonnes romaines en boutisse (on voit l'une d'elle au bout du mur en passe de débitage au filin)… et on longe les impressionnants remparts cananéens (sur lesquels est construit le château-fort une muraille à redents de 5m de large et 15m de haut (autrefois!) précédée de glacis successifs (poix, graisses et huiles) sur une largeur de 20m.

10. Puis s'étalent les ruines de la ville basse phénicienne des 3ème, 2ème et les millénaires avant J.-C. au pied de la butte où se trouvait le palais royal et où se voit une colonnade romaine d'il y a deux mille ans accédant au temple de la BAALATE de BYBLOS (la déesse protectrice de la ville pendant ces trois millénaires, et la parèdre du Dieu BAAL, Dieu du Ciel et de la Terre, dont le temple est un peu plus à l'Est).

11. Nous longeons le mur du temple de la BAALATE et accédons au sommet de la butte royale: où s'étalaient palais, jardins et tombeaux des rois (on a retrouvé les hypogées et sarcophages d'une dizaine d'entre eux: un puits de 12 à 15m de profondeur avec une chambre mortuaire, leur sarcophage monolithe, tels celui du roi ABI-SCHMOU (1820-1795 avant J.-C.) encore in situ que relie par un petit tunnel celui de son fils IP-SCHMOU-ABI,… celui de AHI-RAM et celui de son fils ITO-BAAL (13eme siècle avant J.-C.) dont le très beau sarcophage est au Musée de Beyrouth. On apprend que les pilleurs de tombes avaient réussi à creuser un tunnel sous la dune…

12. Sur cette butte royale, Mr DUNAND, l'archéologue chargé pendant quarante ans (1925-1965) de prospecter le site, à re-disposé pierres par pierres le petit théâtre romain face à la mer (il n'en reste que le tiers des gradins, l'espace d'orchestre ou de chœur, la scène au pied de laquelle étaient disposées les statuettes des divinités protectrices, la mosaïque centrale est au Musée de Beyrouth:elle représente le Dieu BACCHOS…

13. Nous longeons le côté ouest du temple de la BAALATE dont nous dominons les vestiges intérieurs sans pouvoir en définir les utilisations démolies. Nous remarquons la carrière de marne et sable durci dont furent extraites les pierres des premières maisons en dur au temps des métaux: 4ème et 3ème siècle avant J.-C., temps dit "du chalcolithique", ou "du cuivre", carrière qui servit de cimetière par la suite: on y a retrouve des milliers de tombes en jarres funéraires (le mort en position de fœtus et armes et nourritures

14. Et, descendant cette butte royale, nous découvrons le site primitif de la cité de GUEBAL d'il y a sept ou huit mille ans, au temps du néolithique un village de pêcheurs et chasseurs, aux tentes à "l'amérindienne" de paille, ou poils, ou peaux, au sol de pierraille lissée de marne et de chaux encore visible pour quelques unes, et des tombes primitives: radier de pierraille, armes de silex, et céramiques de nourriture viatiques…

15. En descendant vers l'Est, nous longeons les assises des quartiers de maisons en dur du chalcolithique, en surélévation avec chemin de ronde et disposition des salles d'habitation autour d'un espace central, la cité, cinq quartiers, s'étalant vers le sud ensoleillé de la dune…

16. Puis, découverte du puits providentiel, de l'eau douce au cœur de la dune, et sa descente hélicoïdale, et le service de l'eau par les femmes, puits qui explique l'installation urbaine comme en d'autres villes… et fait comprendre la mise en place des temples autour…

17. Et allant vers l'Est, la masse imposante du temple de BAAL (dit "en L") avec ses parvis des "gentil" ou infidèles, et des fidèles, et des prêtres la cella ou sanctuaire du Dieu, les bassins d'eau à cause des sacrifices et les salles adjacentes avec bassins de purification, et ateliers de figurines à déposer dans le temple… SALOMON en l'an 950 avant J.-C. fait venir de BYBLOS ingénieurs et ouvriers pour la construction du temple de YAHOUA à JERUSALEM (1er livre des rois 5/15-32)

18. Plus à l'Est, le temple dit "des obélisques", transposé là pierres par pierres par Mr. DUNAND, car il était construit sur celui de BAAL (au temps des invasions des Amorites du Nord-Ouest de la Syrie!). On y voit la disposition des parvis et de la cella, ou des fondateurs (l'une d'elle, au Musée de Beyrouth, porte gravé en écriture hiéroglyphique, le vœu du roi ABI-SCHMOU II (1720-1700 avant J.-C.) au Dieu RECHEF (celui des éclairs, orages et tonnerres)…

19. Face à l'Est de ce temple, les restes de la forteresse des Achéménides DARIUS et XERCES, 5ème siècle avant J.-C. (dont les Croisés se sont servis!...) nous la contournons par le sud et traversons l'épaisseur du rempart des Cananéens (sur lequel on voit des vestiges de maison romaine!) et nous parvenons à la citadelle des Perses, énorme, sept Tours disposées autour d'un puissant podium que surmontait une "basilique" (maison du roi). Un protome tête de lion impressionnant est situé à l'angle sud-est; les énormes pierres d'angle disposées en équerre et fermement taillées en bossage disent l'importance que ces rois mésopotamiens accordaient à BYBLOS…

20. Jouxtant la septième Tour, une rampe fait accéder à la porte de la ville en hauteur, remarquable par sa largeur et sa longueur: 20 m et ses sept rainures de herses tombant d'un plafond qui la couvrait. Des colosses de pierre monolithe en défendaient l'entrée. On descendait dans la ville par un escalier en éventail encore visible.

21. Du sommet de cet escalier, on longe le mur Est du château des Croisés et parvient au "nymphée" des Romains d'il y a deux mille ans auquel aboutissait la voie romaine signalée au début. On en voit les dalles de la place publique, les soubassements de l'édifice qui pouvait avoir une trentaine de mètres de hauteur, des rigoles d'adduction d'eau, des moulures de la pierre très soignées, des colonnes à l'abandon… Deux statues de grande dimension faisaient son ornement: celle de la déesse HYGEA de la santé, et celle du Dieu de la mer POSEIDON, la première au Musée de Beyrouth, la seconde a celui de Istanbul.

22. En sortant du site, on remarquera les sarcophages du temps des Romains éparpillés en contrebas. On pourra visiter le souk aux poissons fossiles (cent millions d'années, du village de HAQEL… et le souk oriental rajeuni en 1970… conduisant à l'ancien "Khan" déversoir des produits descendant de la montagne… et à la petite église de Sainte AQUILINA…
Sat Jun 14, 2014 5:45 am View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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