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Zelpha Chamoun

 

 
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Zelpha Chamoun
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Elle vit par le souvenir embaumé, laissé un jour dans la mémoire d'une nation. Bien qu'elle fut à moitié anglaise. Elle mérita incontestablement le titre de Première Dame du Liban. Zelpha qui servit souverainement son pays fascinait tous ceux qui l'approchaient par un sourire quasi divin qui laissait défiler toute l'histoire de son âme.

Ce livre est dédié à ma femme dont le patriotisme ardent et le courage discret m'ont le plus soutenu aux heures graves". C'est ainsi que le Président Camille Chamoun dédia son œuvre de 400 pages Crise au Moyen-Orient, paru en français chez Gallimard en 1963. Une merveilleuse éloge, un tribut de sa reconnaissance…

Quand Camille rencontra Zelpha.

A la suite du décès de son père, Camille Chamoun décida de fonder son propre foyer. Il s'était déjà fiancé en 1925, mais ses fiançailles s'étaient révélées éphémères."La faute m'en revenait: l'idée que je me faisais du mariage n'avait pas encore suffisamment mûri et ma carrière était incertaine. Mais en 1929, ma situation au barreau s'était affirmée et je pouvais regarder l'avenir avec une certaine assurance".

Sa jeunesse n'avait été ni trop sage, ni trop orageuse. Il avait eu naturellement ses petites histoires amoureuse et des passions violentes et passagères. "J'avais passé, surtout durant la saison d'été, de nombreuses soirées dans les boites de nuit d’où je ne rentrais qu'au premier chant du coq. Le Restaurant Français qui s'élevait sur une espèce de promontoire au-dessus du port de Beyrouth était à la mode. Le champagne et le whisky y étaient servis à profusion et la gamme des artistes, souvent bien choisies, allait des brunes du Midi aux blondes des pays nordiques. Sur ces souvenirs lointains s'est longtemps projeté le profil de Sarajah, souple comme un roseau, qui s'abreuvait de champagne au point d'en devenir inconsciente, puis celui d'une Estonienne aux yeux d'un bleu tellement pâle qu'elle faisait penser à l'aurore boréale chaque fois qu'elle paraissait sur la scène.". Mais à vingt-neuf ans, il était lassé de mener une existence errante et sans but; il éprouva alors le besoin d'une attache sérieuse et solide. "J'avais entrevu la personne qui devait devenir ma femme au cours de l'été 1928, lors d'une promenade prés des sources du Barouk. Son petit air anglais m'avait plu. Blonde et fluette, elle devait avoir dix-sept ans. Son père, Nicolas, que je connaissais bien, était libanais; sa mère, Maud Clayden était Anglaise; elle l'avait perdue à l'âge de quatre ans. Son père s'était remarié avec Marie Doumani, originaire de Deir-el-Kamar et dont la famille était liée d'étroite amitié avec la mienne.

Pendant prés de deux ans, je la perdis de vue et ne la rencontrai que durant l'été de 1930, à l'occasion des journées sportives de l'Ecole de Broummana et pendant la soirée qui les clôtura". C'était alors une jeune fille éclatante. Elle était d'un blond de soleil et toujours aussi mince. Son nom arabe Zelpha-Svelte qui jurait quelque peu avec son air européen, convenait en revanche parfaitement à sa silhouette."Nous causâmes de mille petites choses, dansâmes à en perdre haleine et comme j'ai toujours été un fort mauvais danseur, je me manquai pas de lui écraser les orteils". La douleur la fit rire et les rapprocha. Les rencontres aux bains de mer Abdallah se succédèrent et un jour où ils s'étaient éloignés des autres nageurs, la tête énorme d'une tortue de mer apparut entre le vagues. "nous en eûmes un choc: la peur. Ou le prétexte de la peur, réunit nos mains, puis nos lèvres: nous étions fiancés. Pour la seconde fois de ma vie, J'étais profondément et sérieusement amoureux; mais j'avais maintenant trente ans et j'allais accomplir un acte capital dont allait dépendre mon avenir et celui de ma future famille". C'est au cours des fiançailles qui durèrent quatre mois qu'il apprit à connaitre le caractère de Zelpha. Il découvrit en elle un sens pratique poussé à l'extrême, mais qui n'affectait en rien l'idéalisme de sa nature. Elle joignait à sa douceur qui était foncière, un courage sans limites, une fierté simple et une fermeté à toute épreuve. "Ces qualités ne l'abandonnèrent jamais ou plutôt ne me firent jamais défaut, malgré certaines fautes graves dont je me rendis coupable et les vicissitudes de ma carrière politique". Le 30 décembre 1930, par un jour de pluie diluvienne, on dit que la pluie porte bonheur, et déclinant tout pompe, Zelpha épouse Camille Chamoun. La cérémonie fut célébrée dans l'intimité, en présence d'un groupe restreint de parents et d'amis. Camille était en costume gris clair. Elle était d'une blancheur immaculée dans sa longue robe de mariée.

Les noces furent suivies de deux semaines de lune de miel à Chtaura. "Mes fusils ne m'avaient pas quitté et tous les jours nous faisions notre petite promenade dans la boue des champs". Le 8 novembre 1931 naquit son fils ainé Dory. Camille était retenu ce jour-là à Homs, où se plaidait une importante affaire immobilière. A son retour à la maison, on l'informa que sa femme avait senti de fortes douleurs et qu'elle s'était rendue à la maternité du Dr. Saadé. "J'y arrivai plein d'émotion. L'attente fut longue, angoissée; elle m'inspira toutes sortes de craintes et je pris conscience à cet instant de mes immenses responsabilités. Finalement, la porte s'ouvrit, une forme blanche en sortit, transportée sur un brancard. Le médecin m'autorisa à demeurer un instant auprès de ma femme. D'une pâleur effrayante, elle avait beaucoup souffert. Elle eut pourtant la force de sourire et de murmurer:"Es-tu content? Je t'ai donné un garçon". De santé précaire, elle n'aura que deux enfants; Dory et Dany.

Les Trésors d'une ame

Peu exigeante, Zelpha se contentait de peu. Zelpha refusait l'artifice, le fard. Elle craignait qu'il ne lui ôtât son velouté si naturel qu'il avoisinait la pureté. Sa modestie et simplicité légendaires ne pouvaient qu'accentuer la noblesse qui irradiait de toute sa personne. Elle avait banni la sophistication, le luxe exagéré, "elle n'affectionnait que les choses simples par égard à notre situation de l'époque. Elle vaquait elle-même aux travaux du ménage". Après que Camille Chamoun fut devenu député puis ministre, elle poursuivit le mode de vie auquel elle s'était accoutumée. Elle jouissait de nerfs d'acier. Calme, tranquille même pendant l'orage, elle posséderait ce talent rare de dévaloriser les difficultés et se penchait avec tendresse sur la misère des déshérités. Gens de modeste condition ou nantis étaient accueillis chez Zelpha de la même façon. Elle détestait les soirées mondaines et sophistiquées et leur préférerait les réunions entre amis choisis ou l'on abordait les problèmes du pays le plus sérieusement du monde. Sa franchise et la profondeur de ses idées surprenaient ceux qui l'approchaient pour la première fois. Zelpha adorait la nature, l'une des sources de ses joies, elle y puisait son équilibre, sa force tranquille. Elle fouilla un jour les bois pour retrouver une allumette en feu qu'on avait égarée et la jeta ensuite aux ordures. Contrairement à son mari qui en était féru, elle exécrait la chasse, protégeait les animaux et prodiguait tous les soins à son chien, sa mascotte. Un modèle d'épouse, Zelpha gardait se demi-sourire enchanteur, angélique que les ennuis s'évertuaient vainement à effacer. Alors qu'elle devait accompagner son époux en mission à l'étranger, elle était soucieuse de ranger le nécessaire de voyage de son mari; elle s'effaçait, s'oubliait devant ses devoirs d'épouse et de mère. Elle faisait confiance à son intuition pour protéger le bien-être de sa famille. Camille continuait d'écrire en français. Zelpha, passionnée, traduisait ses écrits en anglais, et lorsque son époux prenait des leçons d'anglais, Zelpha s'amusait à endosser le rôle de répétitrice indulgente et tendre.

Le Couple Présidentiel

Bien que le Président Chamoun ait été doté d'une personnalité et d'un charme hors du commun, il n'en est pas moins pour son épouse. Zelpha s'imposait par son élégance, sa distinction et son noble port de tête. A la suite de son élection à la présidence de la république, Camille Chamoun, comme tout le monde, devait affronter avec tact et diplomatie tant d'ennemis politiques. Mais lorsque Zelpha parut sur la scène, elle râlai tous les suffrages par la finesse de son esprit et son allure naturellement royale. Et les Libanais de se demander: "Ou était donc cachée cette fleur resplendissante de beauté et de simplicité?" Une amie proche de Zelpha se rappelle: Zelpha n'a jamais autant pleuré que le jour où son époux a été élu président; ce n'était pas des larmes de bonheur, elle était terrifiée à l'idée d'entrer dans ce jeu qu'elle détestait par-dessus tout, le jeu de la politique. Un jour, nous étions réunis chez elle, une personne se présenta pour transmettre un message impromptu au président, le sang se retira du visage de Zelpha. Et pendant quelques minutes pénibles, la colère étincelait muettement dans les yeux de la Première Dame. Le Contenu du message, je ne l'appris jamais, mais je sus alors que Zelpha était susceptible de s'emporter comme tout le monde.

Elle n'hésitait pas à avouer: "Rien ne peut me faire perdre mon calme autant que cette maudite politique que je déteste". Tous ses proches étaient pourtant prévenus: éviter de parler de politique en sa présence. Zelpha me confiait aussi comme en s'excusant: "La politique est l'unique chose dans ma vie qui soit douloureuse, elle envahit notre vie privée, à Camille et à moi". Mais elle ne tarda pas s'adapter et parvenait, avec force et dévouement, à remplir tous les rôles. Ceux qui vécurent l'époque de ce couple charismatique en conviennent tous: sans Zelpha, sa compagne d'armes à ses côtés, Camile Chamoun n'aurait pas connu cette mémorable ascension vers le pouvoir. Dans toutes les capitales ou les Chamoun se rendirent, Montevideo, Sao Paolo, Buenos Aires… les foules se pressaient des heures durant pour pouvoir apercevoir le plus beau couple présidentiel de l'histoire du Liban.

Zelpha et la Culture

On évoque Zelpha encore bien souvent. C'et à elle, mécène de son époque, que revient le mérite d'avoir ressuscité l'art et le folklore libanais. Mme Chamoun s'était confié la mission de lutter contre certains courants d'art étrangers, chargés de toutes les vicissitudes d'une société qui se désagrégeait et menaçait de contaminer l'art libanais demeuré en quelque sorte vierge. Elle revendiqua alors avec insistance, en collaboration avec "Ach-Chabaka", l'introduction du folklore libanais dans le festival international de Baalbek. A l'instance de cette voix limpide, imbue de patriotisme, le festival international de Baalbek fut créé. Le vif succès qu'il obtint incita tant de jeunes artistes libanais à prendre leur essor. Cette époque fut ainsi marquée par un admirable renouveau artistique. Zelpha Chamoun s'éteignit en 1971, et à chaque commémoration de son décès, nombreux prenaient la parole afin de témoigner de l'œuvre de celle qui s'était consacrée à alléger la misère des déshérités et révéler au Liban sa richesse culturelle. Lorsqu'on demanda à Socrate: "Quelle est la Femme?" Il répondit: "Celle qui nous apprend comment haïr et aimer, rire et pleurer, qui nous apprend à sourire dans la souffrance".

Janine Samaha
Fri Dec 12, 2014 2:47 pm View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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