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Les Temples Romains du Liban par George Taylor
Editeurs d'EL Machrek de Dar, Beyrouth

Introduction

Parmi toutes les oeuvres architecturales des Grecs et des Romains, les temples construits pour les dieux immortels expriment mieux qu’aucune autre forme de monument la perfection de l’Art classique. On ne saurait s’en étonner - et, en vérité, le contraire serait surprenant - puisque la recherche d’une forme à donner à l’effigie du dieu et la nécessité de créer un abri digne de recevoir cette image divine, ont été les idées-forces qui ont animé le génie créateur dans plusieurs arts, en particulier dans la sculpture.

Les dieux furent l’objet de l’adoration des hommes bien avant qu’on ne construisit des demeures pour leurs statues. Les hautes montagnes, les sources des rivières, Les grottes et les arbres furent considérés comme demeures des dieux et ce fut dans ces sanctuaires naturels - sans ornement fait de main d’homme - que les dieux reçurent tout d’abord l’hommage des humains (Pl. 101). La fraîcheur de la montagne et de ses cascades, la pâle clarté d’une caverne, l’ombre profonde d’un arbre durent être particulièrement appréciés parmi les ardeurs dévorantes du soleil méditerranéen. Aussi semble-t-il tout naturel que de tels sites aient été considérés comme demeures des dieux. Il ne faudrait pas croire cependant que la fraîcheur et l’ombre aient suffi à déterminer le lieu où la divinité devait être honorée. L’endroit devait encore - cela va sans dire - être apte à inspirer à l’âme du dévot une sorte de crainte sacrée, du respect. L’offrande de dons propitiatoires et le besoin d’un meuble pour les recevoir auraient amené à dresser des autels dans ces oratoires naturels ; puis avec le temps la nécessité d’abriter, de protéger ces autels aurait conduit à construire le premier temple.

Il semble logique de mettre en relation l’adoption du plan d’une maison pour loger le dieu avec la représentation de la divinité sous forme humaine. Plus l’effigie divine se rapprochait de l’image de l’homme, plus étroitement sa demeure devait-elle se conformer au plan d’un habitat humain. Et parce qu’une idole, digne de recevoir l’expression de la vénération des hommes, devait être mise en honneur par une demeure d’homme capable de susciter l’admiration, l’habitation des souverains, le palais royal, fut choisi pour modèle du premier temple.

On est tenté de voir dans le plan d’un palais homérique l’organisation de base du temple grec et romain : le mur extérieur, la cour, le mégaron du palais, correspondant à l’enceinte du temple, le téménos, le sanctuaire. Ce serait là une grossière simplification de l’histoire du développement du temple, sans aucun doute. Cependant il est utile de garder présent à l’esprit ce parallèle quand on doit porter son attention sur les temples romains du Liban. Un mur en gros appareil entoure les temples du Liban partout où la configuration du sol a permis l’aménagement d’une terrasse. Une aire dallée sépare le mur de clôture du sanctuaire. Celui-ci est surélève - souvent sur une immense substructure en plate-forme - jusqu'à une hauteur d’où il domine le mur de clôture. Une autre analogie unit le palais homérique au temple romain, nous voulons dire l’emplacement de l’autel. Il était situé entre la porte d’entrée du mur de clôture et le sanctuaire.

Bien que les ressemblances entre le plan du palais royal et celui du temple ne puissent être poussées plus loin, le temple grec (et donc le temple romain, car le temple est le plus grec de tous les édifices romains) est certainement le développement logique d’une habitation ordinaire et le hall d’une grande maison. Une très intéressante habitation de l’époque hellénistique a été mise au jour à Priène, en Asie Mineure. Le haut mur de clôture avait une ouverture sur un des petits côtés, qui conduisait à une grande cour. Perpendiculairement à la cour, regardant vers l’entrée, se trouvait la plus grande pièce de la maison. On entrait par un porche formé de deux colonnes en avant des murs latéraux. Plusieurs temples au Liban reproduisent cette disposition de la maison hellénistique de Priène, en particulier les temples de Qalaat Fakra et de Qsar Naous. Le plan au sol du temple de Qalaat Fakra, et ceux de la maison de Priène, et du palais de Troie sont représentés sur la Figure1. Mais, nous le répétons, il ne faut pas pousser trop loin cette ressemblance : l’influence de la culture et de la tradition sémitique sur les temples de la province romaine de Syrie ne doit pas être perdue de vue.

Exception faite du petit temple circulaire de Baalbek (Pl. 48-51), les temples romains au Liban sont de trois types différents : à antes, prostyle, ou périptère. Un bon exemple de temple à antes, in antis, disaient les Romains, est fourni par le site de Ain Hircha. Les murs latéraux de l’édifice se prolongent sur toute la longueur du podium et forment les supports d’angle pour les poutres et le toit. Deux colonnes, intermédiaires entre les murs latéraux, fournissent un point d’appui aux poutres et au toit. Ces deux colonnes donnent une certaine majesté au porche d’entrée. A Ain Hircha les colonnes ont disparu mais leurs bases se voient encore clairement (Pl. 1).

Dans le temple prostyle le porche est allongé et les deux colonnes que nous avons observées dans le temple à antes sont placées en avant juste derrière la ligne du mur de côté. Deux colonnes supplémentaires fournissent les supports d’angle pour les poutres et le toit, et une architrave réunit ces colonnes aux piliers qui terminent les murs latéraux. Bziza (Pl. 2) donne un exemple typique de temple prostyle, mais la profondeur accrue du porche apparaît mieux a Qsar Naous, où deux colonnes de plus dans la ligne des murs latéraux (une de chaque côté) permettent d’allonger l’aire du porche jusqu'à occuper un tiers de la surface de tout l’édifice (Pl. 109). Le prostyle était le plan favori des Romains pour la construction des temples.

Le temple périptère, peut-être la forme de temple la plus parfaite, comprend une rangée de colonnes sur les quatre côtés de l’édifice, formant ainsi un péristyle circulaire à quatre colonnades. Le podium est donc élargi pour supporter les colonnes qui s’alignent parallèles aux murs latéraux, et le nombre de colonnes de la façade fut augmenté jusqu'à six ou huit pour meubler la largeur accrue du podium. Le temple périptère le mieux conservé se trouve à Baalbek où les sections nord et ouest du péristyle sont encore intactes (Pl. 3). Exception faite du Temple de Jupiter Héliopolitain (voisin du précèdent) dont seules se dressent encore les six célèbres colonnes, aucun autre temple périptère au Liban n’a conservé les colonnades de son péristyle.

Il faut dire quelques mots de l’orientation des temples. Presque tous les temples au Liban sont orientés de telle façon que le soleil levant darde ses rayons dans le sanctuaire. Un grand nombre sont orientés au sens étymologique du mot, c’est-à-dire sont tournes exactement vers l’orient, droit à l’est. Un rayon du soleil levant peut passer à travers la baie d’entrée et baigner de sa lumière la statue colorée de l’adyton. La baie d’entrée, il faut le remarquer, n’est jamais masquée par les colonnes du porche; quelquefois cependant les colonnes sont espacées de façon inégale, justement pour ne pas aveugler l’embrasure de la baie d’entrée.

Bien que la plupart des temples du Liban regardent l’est, il y a quelques temples qui sont orientés vers le sud ou l’ouest. Les temples tournés vers le sud se rencontrent en association avec un temple plus grand, ces derniers plus importants étant orientés à l’est. Par exemple, il y a un petit temple à Niha (Pl. 10) disposé à angle droit avec le Temple de Hadaranès ; et un autre à Hosn Niha qui est situé en travers par rapport à son voisin plus grand (Pl. 15). Les temples orientés à l’ouest sont rares (celui de Deir el-Qala‘a est le plus connu) et lorsque cela se rencontre la raison semble être que le soleil couchant peut effectivement éclairer de son faisceau lumineux la statue du sanctuaire.

L’orientation des temples dans le massif de l’Hermon est particulièrement intéressante. On a soutenu que les temples romains qui entourent l’Hermon étaient orientés vers la petite protubérance conique de Qsar es-Sebayb qui est en effet le point le plus élevé de la chaîne et le site sacré, protégé par une clôture aux époques romaine et pré-romaine. Les passions archéologiques s’exercent encore avec virulence soit contre soit pour cette opinion. Les temples qui environnent l’Hermon sont en commençant par le sud : Hebbariyé (pl. 56), Ain Hircha (Pl. 1, 57 et 58), Ain Libbaya, Nebi Safa (Pl. 59, 60 et 61), Aaqbé (Pl. 62), Aaiha, Bakaa (Pl. 63 et 64), Khirbet el-Knissé (Pl. 65 et 69), Yanta (Pl. 70 et 71), Deir el-Aachayer (Pl. 72 à 75), Rakhlé, Burkach et Er-Rime.

Le premier point à remarquer c’est que plusieurs de ces temples ne sont pas orientés vers le Mont Hermon. Les quatre temples situés au nord : Deir el-Aachayer, Bakka et Khirbet el-Knese (avec ses deux temples) et Yanta regardent l’est ou le sud-est, tournant presque le dos à l’Hermon. Il est vrai que Aïn Hircha, Aaqbe et Nebi Safa sont axés sur l’Hermon mais leur position à l’ouest rend inévitable cette orientation pour qu’ils puissent recevoir dans le sanctuaire les rayons du soleil levant. Il y a, selon nous, des preuves manifestes que c’est vers l’est et non vers le sommet du Mont Hermon que ces trois temples étaient tournés. La première c’est que le temple de Nebi Safa, bien qu’il dispose d’une vue dégagée vers tout le massif de l’Hermon, ne présente pas sa baie d’entrée vers la pointe du Qsar es-Sebayb. La direction de ses murs latéraux s’écarte de plus de trente degrés de ce cap (Pl. 59 et 61). La seconde: les murs latéraux du temple d’Aaqbe, également situé sur une colline d’où la vue sur l’Hermon est complètement dégagée, ne sont pas axés sur ce sommet mais sur l’extrémité nord-est de l’Hermon, vers un chaînon du massif qui se trouve masqué par une crête intermédiaire (pl. 62). Disons donc en clair que l’orientation vers l’Hermon n’était pas une question de grande importance pour les constructeurs de ces temples, car s’ils avaient désiré aligner leurs temples sur cet azimut de la pointe de l’Hermon ils auraient pu le faire sans ajouter une seule difficulté à leur tache. La troisième preuve: le temple de Aïn Hircha est orienté exactement à l’est, ce qui signifierait une erreur d’environ trente degrés si l’on soutient qu’il devait être axé sur le sommet de l’Hermon; en fait, le massif principal de l’Hermon (en y comprenant la pointe de Qsar es-Sebayb) n’est même pas visible depuis la porte du temple de Aïn Hircha. Pour moi, cela ne fait aucun doute que l’orientation de ce temple vers le sommet de l’Hermon est fortuite et non intentionnelle.

L’opinion, qui tient pour intentionnelle cette orientation, semble venir d’une suggestion émise par le Dr. Edward Robinson, le scholar en exégèse biblique, qui parcourut la région de l’Hermon dans l’été 1852. Robinson a étudié les temples de Hebbariyé, Aaiha, Deir el-Aachayer, Nebi Safa et Rakhlé. A propos du dernier site, sur le versant est de l’Hermon, Robinson dit de la ruine que sa façade regarde vers l’ouest, « vers les neiges de l’Hermon », et que son extrémité est était « d’un dessin semi-circulaire, comme celui des églises grecques ». C’est à partir de ce rapport, semble-t-il, que s’est développée la théorie de l’orientation des temples vers l’Hermon.

Maintenant encore il existe bien en réalité un édifice ancien dont la façade est tournée « vers les neiges de l’Hermon », mais il s’agit d’une basilique chrétienne, non d’un temple. Le petit temple romain, remarquable par la forme absidiale de son adyton, se trouve au nord de la basilique. Ses ruines furent observées par Robinson mais non décrites.

La question de l’orientation nous amène à poser un autre problème : quel était le but de ces édifices? Il y a une vérité première qu’il faut bien mettre en évidence, c’est que les Romains ne faisaient pas de leurs temples le même usage que nous-mêmes faisons de nos églises.

Les fidèles ne se rassemblaient pas à l’intérieur du temple romain. La division de nos églises en nef et en chœur semble se calquer si exactement sur la division des temples romain et grec en cella et en adyton, que nous sommes inclinés à considérer le temple comme une église, comme un lieu d’assemblée. C’est une erreur. Le temple était construit comme une demeure pour l’effigie du dieu, non comme une maison pour rassembler les fidèles. Les prêtres, les augures et les personnes marquées d’un caractère sacré franchissaient le seuil du temple, les fidèles ne le franchissaient pas.

Cette donnée justifie la position de l’autel principal et explique aussi la nécessité d’une aire protégée par une clôture quand l’entrée du temple ne se trouvait pas sur le bord d’un forum. L’autel, dédié à la divinité à laquelle le temple était consacré, se trouvait dans la cour en face du temple, en bas des degrés qui conduisaient au porche (Pl.21 et 36). Les prêtres qui officiaient et les assistants du sacrificateur se tenaient près de l’autel. Les fidèles remplissaient l’espace entre l’autel et l’enceinte. Tous étaient tournés vers la porte principale du temple, regardant vers la statue, à l’intérieur. En l’absence d’une aire pavée ou dallée (par exemple un forum) voisine du temple, la cour incluse dans l’enceinte avait pour but d’accueillir les fidèles. La position de l’autel obligeait ceux-ci à se tourner sinon vers l’effigie de l’adyton, du moins en direction de l’entrée de la cella.

Je pense que dans le plus grand nombre de temples romains au Liban, le moment suprême du sacrifice aux grandes fêtes devait coïncider avec les quelques minutes où le soleil frappait de ses rayons la statue du dieu. Le prêtre qui officiait à l’autel pouvait lever les yeux vers le porche et apercevoir par la baie de la grande porte la pénombre de l’intérieur du temple. Les rayons du soleil arrivaient soudain en oblique à travers la porte et le prêtre - mais peut-être pas les fidèles rassemblés - apercevait l’effigie du dieu baignée de lumière. C’est à ce moment, croyons-nous, que le coup abattait la victime du sacrifice. L’animal offert en sacrifice devait, s’il était de petite taille, être conduit à l’autel sans être entravé; s’il s’agissait d’une bête de forte taille on l’attachait à une longue corde pour l’amener près de l’autel: une courte longue aurait indiqué un sacrifice non consenti, offert a contrecoeur.

Il est donc clair que l’orientation du temple est un élément essentiel dans le sacrifice rituel. Avec cette réserve cependant, déjà notée plus haut, que tous les temples ne sont pas orientés droit à l’est. Serait-il concevable que les constructeurs des temples aient commis de grosses erreurs d’orientation? Certainement pas. Au contraire, le fait que l’axe d’un temple puisse s’écarter de quelques degrés de la direction exacte de l’est me parait indiquer qu’on calculait soigneusement l’orientation. Je crois que la preuve est faite désormais qu’on s’efforçait de diriger l’axe du temple vers le point de l’horizon où le soleil se levait au jour de la fête du dieu auquel le temple était dédié. Ceci, nous semble-t-il, explique les variations assez notables dans l’orientation des longs côtés des temples: ces variations d’axe correspondent aux différentes positions du soleil à son lever suivant le cours de l’année. Un temple orienté vers le soleil levant à la date du 21 juin n’aura pas exactement la même orientation que celui qui serait axé sur le point de l’horizon où apparaît le soleil à son lever, à la date du 1er septembre par exemple.

Il suit de cette conclusion que la fête à tout le moins d’une divinité importante tombait au jour où la statue du sanctuaire recevait les premiers rayons du soleil. Même en s’appuyant sur ce postulat il ne serait possible de déterminer avec une certitude suffisante à quelle divinité particulière les temples étaient consacrés que pour un nombre très restreint de sanctuaires. Nous connaissons grâce aux écrivains antiques quelques dédicaces certaines, par exemple le temple d’Afka dédié à Venus. Des inscriptions lithiques nous fournissent la même certitude pour quelques autres, par exemple pour l’attribution à Jupiter Héliopolitain du grand Temple de Baalbek et de celui de Deir el-Qalaa; pour l’attribution à Atargatis de celui de Qalaat Fakra ; mais la possibilité d’arriver à une conclusion sûre pour l’attribution d’un grand nombre de temples du Liban nous manque encore à l’heure actuelle. La déesse Némésis est liée à Maqâm er-Rabb (appelé aussi dans la région Beit Jallouk) par une inscription et un autel portant son nom et trouvé sur le site; cependant ces indications ne sont pas suffisantes pour établir avec certitude que Maqâm er-Rabb est un temple consacré à Némésis. Même les temples de Baalbek, objet de tant d’études, défient une identification positivement indéniable: certes le grand temple peut être attribué avec quelque assurance à Jupiter Héliopolitain, mais l’identité du dieu adoré dans le petit temple et de même l’identité de celui qu’on honorait dans le temple rond demeurent sujettes à discussion.

Ce qui est sûr, cependant, c’est que Jupiter Héliopolitain (ou son homologue sémitique Haddad) était honoré dans de nombreux temples romains du Liban, et que ses effigies à Baalbek à Deir el-Qalaa offrent un très grand intérêt (Pl. 38). Comme conducteur du char du soleil, le dieu est représenté avec un fouet dans la main droite, et puisqu’il est aussi le dieu de l’orage et de la pluie, il porte le foudre et une gerbe d’épis de blé dans la main gauche. Dans une région aussi ensoleillée, bien arrosée et fertile que le Liban, les symboles du fouet, de la foudre et des gerbes d’épis sont particulièrement bienvenus; aussi opportune nous parait être la présence des taureaux qui flanquent l’effigie de Jupiter Héliopolitain et qui symbolisent la force fécondante du dieu. Les dévots de ces sanctuaires pourraient avoir mis en parallèle les grondements du tonnerre, qui accompagnaient si souvent les pluies fertilisantes, et les mâles beuglements de vigoureux taureaux. La gaine du dieu ou sa cuirasse, est divisée en carreaux contenant les bustes des divinités Soleil, Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne. Ce sont les dieux, notons-le en passant, qui président aux jours de la semaine, et le symbolisme de ces carreaux de la cuirasse souligne l’emprise très ancienne en ces régions de l’astrologie.

Les temples romains du Liban peuvent se répartir en trois groupes principaux. Le premier serait le groupe de la plaine de la Beqaa a au nord de la route Chtaura-Damas. Le second comprendrait les temples de la région du sud de cette même route en y ajoutant le Wadi et-Taym et le versant ouest du massif de l’Hermon. Le troisième groupe couvrirait l’aire délimitée par la ligne de crête de la chaîne du Liban et les frontières nord et sud joignant ces crêtes à la mer. Il ne s’agit donc pas d’une division géographique proprement dite : il n’y a aucun critère géographique qui justifie l’appartenance des temples de Kfar Zabad au premier groupe et celui de Majdel Aanjar au deuxième. Mais la route Chtaura-Damas divise la plaine de la Beqaa a en deux moitiés faciles à identifier et il est pratique de s’y référer quand on projette de visiter plusieurs temples. Aussi, à l’exception des trois premières planches qui illustrent les types de temple romain décrits plus haut, les planches de cet ouvrage sont groupées suivant les trois aires que nous venons d’indiquer. L’index ne fournit pas seulement la liste des planches et des temples cités dans le texte mais indique aussi l’itinéraire à suivre pour atteindre chacun des sites. Puisque Aley – Sofar - Dahr el-Baidar - Chtaura reste la voie la plus rapide pour arriver de Beyrouth dans la Beqaa, les indications de route pour tous les sites du premier et deuxième groupe partent de Chtaura.

On pourra remarquer que la plaine côtière du Liban est singulièrement dépourvue de temples romains. Mais il ne faudrait pas en conclure que les grandes cités de la côte ne possédaient aucun monument sacré d’importance, à l’époque romaine. Beyrouth, Byblos, Sidon, Tyr, Tripoli, Botrys (Batroun), Césarée du Liban (Arqa) connaissaient toutes une prospérité assez grande pour leur permettre de battre monnaie à l’époque romaine. Toutes ces cités comptaient des temples. Les monnaies nous en fournissent la preuve formelle. Le revers d’une monnaie de Beyrouth, par exemple, porte la représentation du Temple d’Astarté (Vénus). Cette pièce a été frappée sous le règne de Caracalla (211-217 de notre ère) et montre sur l’autre face le buste de Julia Domna, mère de cet empereur. Un temple du même genre apparaît sur les monnaies de Byblos et cette ville frappa sous Macrin, successeur de Caracalla, une monnaie célèbre représentant un temple entourant un bétyle ou un obélisque sacré. Mais dans ces faubourgs urbains, les blocs taillés et les tambours de colonne étaient trop utilisés pour rester inemployés. Des Byzantins aux Ottomans les vestiges et matériaux des temples, spécialement les blocs taillés et bien équarris, furent utilisés dans les constructions. Un examen même rapide des fortifications du Moyen Age le long de la côte - à Byblos par exemple - révèle l’extension des pillages effectués aux dépens des édifices romains : montants de porte, linteaux, architraves, même des autels et des stèles inscrites se voient dans les assises inférieures du château et dans les murs de l’église (Pl. 103).

Enfin, il nous faut expliquer l’uniformité du plan, du style et de la décoration dans les temples du Liban. Une période de deux cent cinquante ans - en gros, de l’accession d’Auguste à l’Empire jusqu'à la mort de Philippe l’Arabe - renferme la fondation et l’achèvement de tous les temples du liban. Malgré la durée de cette période, ces temples ne montrent aucune variante importante. La forme de l’adyton, par exemple, reste invariable : une volée d’escaliers conduit à une plate-forme surélevée où l’effigie divine se trouvait surmontée d’un baldaquin ou encadrée dans une niche. (Le petit temple d’Atargatis à Qalaat Fakra (Pl. 95) fait exception. Dans ce temple les sols de l’adyton et de la cella sont au même niveau. Une inscription date le temple avec une assez grande certitude de la fin du premier siècle, mais le but des banquettes dans l’adyton, et des niches qui se trouvent au-dessous d’elles, n’a pas encore pu être expliqué.) Il n’y a pas au Liban d’adyton absidial comme à Rakhlé, sur le versant syrien de l’Hermon. Il n’y a pas non plus d’adyton en forme de niche quadrangulaire comme au temple de Bêl à Palmyre. Pour expliquer une aussi grande uniformité, on pense spontanément à un unique maître d’œuvres, constructeur de temples, une sorte de ministre des grands travaux, comme on l’a suggère, en contact avec l’office du plan urbain et avec celui des constructions nationales dans la province de Rome. Que cette hypothèse soit exacte ou non, les temples romains du Liban constituent un témoignage grandiose de l’influence unificatrice de Rome. Ils fournissent des matériaux inépuisables et passionnants pour l’historien, l’archéologue, l’architecte, l’astronome, et aussi pour la mesquine curiosité du touriste.


Carte des emplacements romains de temple du Liban
basés sur la carte 'Romische Tempel' Syria

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