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Beyrouth Visite culturelle guidée, Histoire par Paul Féghali

 

 
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Beyrouth Visite culturelle guidée, Histoire par Paul Féghali
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Beyrouth - Visite culturelle guidée

Si vous voulez connaître Beyrouth, la capitale du Liban, qui fut une cité royale à l’époque d’el-Amarna au XIVe siècle, sous le prince Ammunira; si vous voulez savoir quelle fut sa place lors de la « guerre du vin » dans les documents d’Ugarit; si vous voulez découvrir le genre de monnaie qu’émettait celle qui prit un nom nouveau, Laodicée de Phénicie; si vous voulez vous former à nouveau dans le « droit international » passez à Beyrouth avec son École si renommée dans l’Empire romain. Mais là ce n’est plus une ville avec des pierres anciennes et des ruines qui datent de cette époque ou de cette autre. C’est une personne bien vivante. Elle s’appelle Béroé et elle est la femme d’Elioun, le Très-Haut; de leur mariage naquirent le ciel et la terre.

Si vous voulez connaître cette « Dame » la « Dame des Dames » qui s’établit près de Byblos, au bord de la mer comme dit Eusèbe de Césarée dans la Préparation évangélique I, 10, 15 et Nounos de Panapolis dans les Dionysiaques (XLI, 83-263), si vous voulez la connaître, lisez ce livre : Beyrouth, visite culturelle guidée, par Françoise Hbeïka dont j’ai le plaisir d’avoir été le professeur à l’Université Libanaise. Je garde d’elle le meilleur souvenir pour son sens de la recherche, son assiduité et sa persévérance. Et elle se rappelle certains conseils méthodologiques qu’elle m’a répétés il y a deux jours. Sa recherche sur les costumes au Liban fut un pas important. Et maintenant son livre sur Beyrouth me paraît être une petite « encyclopédie » qui promène le visiteur dans « Beyrouth, capitale mondiale du Livre » avec une maîtrise remarquable. Cette guide touristique qui n’est pas une simple guide comme on en voit souvent. Elle connait ce dont elle parle; elle le vit. Ceux et celles qui se laissent guider par elle, aiment la personne qui les accompagne et partant la ville qu’ils visitent. Ils en gardent alors une nostalgie et parlent de Beyrouth avec admiration.

Cette « guide » spéciale sait faire passer ses connaissances; car il ne s’agit pas de savoir beaucoup jusqu’à noyer ceux et celles qui nous accompagnent; il s’agit plutôt de faire passer un message à travers l’histoire, la géographie, la culture, les personnes. Bref, vivre avec une ville née à l’époque cananéenne, qui a grandi à travers les siècles; est morte et ressuscitée plus d’une fois, soit par les guerres entre ceux qui voulaient la posséder pour une raison ou une autre; soit par les tremblements de terre. Jusqu’à ces dernières années où les poètes l’ont chantée comme une nouvelle Andalousie. Ils la croyaient perdue. Non. Ils se sont trompés. Elle est bâtie aujourd’hui et elle regorge de ses habitants; de ceux qui sont là et de ceux qui partent et qui reviennent comme pour reprendre vie à côté de cette mère dont les enfants s’éloignent un moment mais pour revenir. Et ils ne reviennent pas tous seuls, mais avec des touristes. Oui. Pas seulement des touristes, mais des gens dont le désir le plus grand est de finir leur vie dans un paradis. Et surtout des amis qui sont devenus des parents. Ils viennent d’année en année se refaire à ce climat de liberté, à cette ville de la joie qui fait oublier les préoccupations d’une année entière.

Voilà ce que j’ai écrit en parcourant le livre de Françoise. Elle est ma fille et je l’appelle tout simplement par son prénom. Qu’est-ce que je n’ai pas appris dans ce livre que j’ai appelé exprès : petite encyclopédie. Avec Françoise on fait de tout, non en Car, mais avec un texte, des cartes, des photos, des plans. En prenant comme point de départ Beyrouth, visite culturelle guidée, on peut écrire plusieurs volumes. Car à fa fin, il y a une immense bibliographie.

Nous commençons par l’histoire, ou plutôt par la préhistoire : le silex est là et il témoigne. Puis Ebla au troisième millénaire, l’Égypte, la Perse.... Tant de conquérants ont passé par là. Ils sont partis et Beyrouth reste, tel un Phoenix comme dit Françoise. Je cite pour mémoire Diodote Tryphon, le général d’Antiochos VI Dynonisos. Il la détruit mais elle fut reconstruite et elle reçut un nom nouveau comme dira Maurice Sartre dans son livre d’Alexandre à Zénobie.

Dans cette ville passent les Ituriens. Pompée met fin à leur rôle. Agrippa passe. Hérode y construit des temples, des bains, des théâtres. Tout le monde veut que cette ville soit belle, comme une reine dans cet empire séleucide. Les Arabes viennent à Beyrouth sous le gouvernement de Mo‘awia puis al-Walid. Les Fatimides, les Croisés, les Mamelouks, les Ottomans. Cela pour les conquérants. Et le commerce avec les Italiens puis les français, les anglais… et cela jusqu’à l’indépendance. Ce qui est intéressant c’est de voir une notice sur ceux et celles qui ont joué un rôle dans cette histoire. Depuis Sanchoniaton, ce prêtre de Beyrouth avec sa conception sur la cosmogonie cananéo-phénicienne, et dont parle Philon de Byblos jusqu’à Riad al-Solh, Camille Nemr Cham‘oun, Rafic el-Hariri, Pierre Gemayel. Tant de noms qui ont écrit l’histoire politique, mais aussi ceux qui ont fait de Beyrouth la capitale de la littérature, de la peinture, de la sculpture : Gebran Khalil Gebran, Moustapha Farouk, Sa‘adallah Hoyek. Citer tous ces noms serait trop long. A nous de les lire et de connaître ces hommes et ces femmes qui ont façonné le Liban en général et Beyrouth en particulier : Même les Libanais ne connaissent pas ces noms ni ce qu’ils ont fait pour le pays.

Après l’histoire, c’est la religion et le Liban est une grande communauté formée de petites communautés. Depuis les dieux païens, Pontos, Baal, Baal Markad à Beit Mery (la maison du Seigneur) qui s’appelait l’ancienne Beyrouth, Palaeberyte. Puis Echmoun, le Nom avec un N majuscule. C’est que dans le monde sémitique le nom équivaut à la personne. Et Apollon, ce dieu du soleil, de la lumière et de la musique, ne pouvait trouver meilleure demeure que dans une ville qui a vu Feyrouz, les frères Rahbani, Wadi‘ al-Safi et d’autres. Enfin et surtout Ba‘lat Berouth, la Dame de Beyrouth. Dans la mythologie, elle engendre les dieux, les hommes et les plantes.

Il y aurait tellement de choses à dire. Mais à présent, il faut faire la visite de la ville. Elle est divisée en quatre zones d’inégale importance. Bien sûr, le centre de la ville prend la part du lion avec seize secteurs; Le Tell cananéo-phénicien, la Place des Martyrs avec le quartier hellénistique et les fondations du vieux sérail, le secteur 3 est le quartier des églises. Françoise a insisté sur hadiqat el Samah : le jardin du pardon. Ce lieu qui connut tant d’affrontements, devient un « haut-lieu » où l’on oublie les querelles fratricides pour vivre en famille avec une place spéciale pour chacune des communautés qui forment le Liban. Et l’on peut parcourir ce centre avec les différents vestiges et le nouveau qui est venu prendre place au niveau de l’ancien. N’est-ce pas le destin de toutes les villes qui ont eu une longue histoire? Sait-on par exemple combien de strates furent découvertes à Jéricho ou à Byblos, Jbeil? Ici on lit souvent la rubrique : autrefois, lointain ou proche. En 1943, on parle de Michel Ecochard, ce fameux urbaniste qui laissa entre autres le collège des Pères Antonins à B‘abda, et le collège des Frères Maristes à Rmeileh, au sud du Saïda. Mais Françoise parle aussi de l’époque hellénistique avec les fameux chantiers navals, qui n’existent plus aujourd’hui qu’à Tripoli et à Sidon, mais de manière minuscule, par rapport à tant de fameux chantiers qui ont existé dans les villes phéniciennes jusqu’au temps de Mo‘awia dans sa guerre contre les Byzantins. Autrefois, c’est la première « nahda » avec les Ma‘nites et surtout l’emir Fakhr ed-din II, puis la seconde, au 19e s, qui partit de Beyrouth pour arriver en Égypte avec ces fameux écrivains et journalistes, tels Gerjé Zeidan, les frères Takla et tant d’autres.

Je voudrais m’attarder à l’époque Ottomane avec une enceinte fortifiée pourvue de sept portes, puis de huit portes. Ces portes étaient fermées la nuit, et les clefs déposées chez le gouverneur. Bab al Debbagha. C’est la porte de la Tannerie, Bab es-Sérail (Fakhr ed-din), Bab Abou el-Nassar, Bab al Derkeh (mot perse : palais ou hôtel), Bab Ya‘qoub à cause d’un certain Ya‘qub Kesrwani, Bab Essemateyeh. Là les marchands étalaient leurs marchandises, Bab Idriss. La famille Idriss logeait dans une maison au-dessus de cette porte. Enfin, la huitième porte est Bab el-Selsselat (chaînes); elle est située à côté du port et elle doit son nom aux amarres du port.

Il faut dire que depuis 1860, la ville a triplé d’étendue, et cette enceinte a été aux trois quarts démolie, et les habitants ont utilisé pour leurs constructions des matériaux provenant des remparts. C’est ainsi que nous lisons dans les Souvenirs de Beyrouth.

Et puis Sahet el Bourj – la Place de la Tour. Aujourd’hui place des martyrs. Puis Sahat Assour place de l’enceinte. Actuellement place Riad el-Solh. Ces deux places étaient extramuros. Mais sur les remparts, il y avait trois tours de garde Burj al-Moussoulah, hérité des croisés; Burj el-Kachaf; Burj el-Jédid.

Voilà Beyrouth –Centre. Zone A. La Zone B est Tellat el-Khayyath Ras Beyrouth. La Zone C, c’est l’axe Forêt des Pins; centre-ville. La Zone D, c’est Achrafieh avec le Quartier Gemmayzé (Sycomore). L’Avenue St Dimitri avec l’église mar Mitr figure dès 1876 sur la carte présentée par Jules Ludevic au Sultan Abd al Hamid. La rue Sursouck doit son nom à une grande famille beyrouthine. Les palais datent du XIXe siècle. La rue Monot doit son nom au père Monot, Supérieur des Jésuites au Liban qui acheta le terrain pour y construire l’Université St Joseph.

Ai-je tout dit de ce petit livre que nous présente Françoise Hbeïka? Bien sûr que non. Je vous laisse le soin de lire les détails, de reconnaître les hommes et les lieux. Deux mille ans. Que dis-je? Cinq mille ans. Aujourd’hui, Beyrouth est là qui se développe et se développe malgré les aléas de l’histoire, malgré les guerres qui ensanglantent le pays. Elle est la capitale Financière de l’Orient avec un secteur bancaire qui se trouve à l’étroit intramuros. Alors il se développe vers les pays arabes comme vers les pays d’Europe. La Presse à Beyrouth se caractérise par la variété et la liberté dans les limites du respect dû aux personnes comme aux institutions. C’est là une qualité qui date du XIXe s. où les libanais sont partis en Égypte ou en France pour pouvoir s’exprimer. Le mandat français accentuera ce sens du journalisme. Ne parlons pas du secteur médical après que Beyrouth est devenu l’hôpital de l’Orient, Avec ses universités, ses hôpitaux reconnus mondialement.

Et voilà, nous terminons cette visite guidée, Paul Féghali a accompagné Françoise Hbeïka avec plaisir en lisant ce livre. Je vous laisse le soin de voir ce que nos anciens étudiants à l’Université Libanaise et dans d’autres universités sont capables de faire si les possibilités leur sont données. Enfin, faut-il féliciter? Peut-être en un premier temps. Françoise est au-delà des formules de politesse. Mais nous attendons d’autres publications qui nous font découvrir le Liban en général et Beyrouth en particulier. Oui cette ville mérite d’être la Capitale mondiale du Livre.

P. Paul Féghali
Mon Aug 03, 2009 5:43 am View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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