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Deir el-Qamar - Un joyau médiéval au cœur du Chouf

 

 
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Deir el-Qamar - Un joyau médiéval au cœur du Chouf
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Accrochée au flanc de la Montagne au cœur du Chouf, Deir el-Qamar fascine quiconque la visite. Dotée d’un cadre architectural médiéval des plus somptueux, la ville, autrefois capitale du Mont-Liban et siège du premier conseil municipal du pays est, sans doute, l’une des rares bourgades libanaises ayant réussi à préserver son authenticité et son cachet particulier. Marquée de l’empreinte des émirs du Liban, les Ma’an et les Chéhab, Deir comme ses habitants l’appellent familièrement, non seulement retient entre ses murs des pans de l’Histoire du Liban, mais reflète, aussi, une douceur de vivre incomparable. Elle recèle, surtout, des trésors à la beauté insoupçonnée et qui, de l’avis de ses habitants, méritent d’être plus connus et mieux valorisés.

Du haut de la colline de la Croix dressée par le bienheureux Abouna Yaacoub en 1932 à une altitude d’environ mille mètres, la bourgade s’offre tout entière au regard. Orgueilleusement adossée à la montagne, sur un des versants du Râm, la cité des Emirs blottit ses maisons de pierre blanche aux toitures rouges en blocs compacts parcourus de sentiers étroits, à l’heure où ses terres cultivées en terrasses s’étirent jusqu’aux abords de wâdi Dakouk. De cette hauteur, la ville révèle son histoire et l’on devine comment elle s’est développée au fil des siècles à partir de son vieux quartier historique jusqu’à ses quartiers résidentiels.

Cependant, un simple détour dans la bourgade ne permet en aucun cas de découvrir les richesses dont foisonne cette ville du Chouf. D’ailleurs, tous les “Deirotes” vous le diront: les charmes de Deir se découvrent à pied. En effet, accumulant des strates de culture et d’histoire, la localité qui a connu son essor à partir de 1518, date à laquelle Fakhreddine Ier en fit sa capitale, concentre en elle tant de trésors, que la parcourir revient à se balader dans un musée à ciel ouvert. Pour s’imprégner de ses couleurs, voire saisir son âme, rien ne vaut que de se laisser guider par sa curiosité et remonter ses ruelles dallées qui grimpent en lacets, écouter le chuchotement de la brise entre les frondaisons des pins et des cyprès centenaires - en tout cas ceux qui ont heureusement survécu aux incendies ayant ravagé Deir el-Qamar il y a deux ans -, humer l’odeur du jasmin, des bougainviliers et des fleurs qui ornent les façades de ses logis montagnards; prendre son temps de flâner et aller de découvertes en émerveillements, en admirant ses maisons traditionnelles ouvertes à la lumière, dont les voûtes en pierre retiennent fraîcheur en été et chaleur en hiver; visiter ses palais de pierre mate dotés de façades souvent percées de rosaces et de doubles fenêtres à ogives, les mandalouns, et garnies de balcons à fleurs où fleurissent les géraniums; admirer les portes cloutées, surmontées d’arcatures sculptées et encadrées de pierre blanche et jaune, les kiosques de bois soutenus par des corbeaux de pierre dominant les rues, ses mosaïques et ses bassins qui répandent la fraîcheur par canicule, boire l’eau limpide de la source de Chalout et goûter aux saveurs aigres-douces de “l’ambarize” sorte de labné spécifique aux Deirotes…

Cadre Grandiose et imposant

Autant donc se rendre au centre de la ville et débuter par la place al-Midane, baptisée place Dany Chamoun et qui, actuellement, en période des Estivales, commence à s’animer petit à petit entre chien et loup. Sur place, autochtones et touristes se mêlent souvent sous les regards des soldats postés en faction. En quête de fraîcheur, certains pour se désaltérer, se pressent autour du bassin circulaire alimenté par la source du Chalout et construit à l’époque du moutassarifiat. D’autres s’intéressent de près à la mosquée de Fakhreddine Ier Maan Le Grand. De style mamelouk, la mosquée, la première en Montagne libanaise, fut construite en 1493 par l’émir pour ses mercenaires sokmans. Le monument de plan carré, est formé d’une salle voûtée d’arêtes et d’un beau minaret octogonal, dont l’inclinaison résulte d’un tremblement de terre survenu en 1630.

D’ailleurs, riche par sa diversité, Deir el-Qamar compte également une synagogue datant de l’époque maanite. Située un peu plus haut de la place, tout près de la Kaïssariyé, elle a été vendue le 21 mai 1900 en état de ruines à Mansour el-Kobeh et Daoud Raad Chamoun pour la somme de “60 livres françaises”. Hélas! saccagée lors des années noires de la guerre, elle ne conserve aucun indice qui démontre qu’il s’agit d’un lieu de culte de la communauté israélite. Elle fait office, aujourd’hui, de salle d’étude du CCF. Ville chrétienne, Deir abrite cinq couvents et une douzaine d’églises, dont la plus célèbre est celle de Notre-Dame de la Colline (Saydet el-Tallé), patronne de la ville; les Deirotes ne jurent que par elle. Edifiée au Vème siècle, au premier temps du christianisme par le moine Nicolas Smisaati, sur un vieux temple phénicien dédié à la déesse Astarté, l’église détruite par le séisme de 859; puis, reconstruite sous le règne de Fakhreddine Ier et restaurée à maintes reprises, s’est élargie avec le temps à un couvent de moines maronites et Deir el-Qamar adopta comme emblème sur son étendard, un croissant de lune surmonté d’une croix, le même motif qui figure sur le linteau au-dessus de la porte primitive sud de l’église.

Par ailleurs, pèlerins et touristes passionnés d’histoire, apprécieront la visite au quartier des églises regroupant les églises Notre-Dame du Rosaire, Saint-Elie, Notre-Dame de la Délivrance et Saydet el-Fakira. Ils ont, également, la possibilité de se rendre sur la colline de la Croix et de se recueillir dans la première église du Liban dédiée au bienheureux Abouna Yaacoub, tout comme de rendre visite au sanctuaire “Hamal-Allah”, bâti grâce à l’œuvre de père Antonio Feghali et, bien sûr, de Notre-Dame…

Incontournable à l’instar du fameux palais Moussa, le musée Marie Baz installé dans ce qui fut autrefois le sérail de l’émir Fakhreddine II, est l’un des passages obligés à Deir el-Qamar. C’est ce palais que l’émir Fakhreddine jura de bâtir des pierres du Akkar, lors de la bataille qui l’opposa à al-Sifa. Qui ne connaît par cœur son serment “Par Zamzam et le Prophète choisi, je ne bâtirai Deir que des pierres du Akkar”. De type khan, érigé autour d’une cour dallée décorée d’un bassin octogonal, on y accède par un large escalier. Dedans se côtoient les grandes figures de l’Histoire fabriquées en cire par le musée Grévin de Paris. Un peu plus haut, il est possible de visiter la Kaïssariyyé (Césarée) qui abrite, actuellement, les locaux de la Mission culturelle française. Construite en 1595, sous le règne de Fakhreddine II, elle faisait office de marché public, destiné, initialement, au commerce de la soie, industrie florissante à l’époque. Vaste construction de forme rectangulaire, elle rappelle, curieusement, l’architecture d’un cloître, puisqu’elle est formée d’une cour intérieure centrale ouverte entourée sur tous ses côtés de galeries à arcades, avec au centre l’habituel bassin distillant fraîcheur…

A l’entrée, sur la porte cloutée, est affiché le programme des Estivales et des différentes activités organisées par le CCF, alors que dedans plusieurs personnes s’activent. Elles installent des équipements et préparent le local qui devrait accueillir en cours de soirée une projection en plein air du film Notre-Dame de Paris, une des multiples activités prévues dans le cadre des Estivales.

Sur le mur sud de la cour, une arcade sculptée donne vue sur le sérail de l’émir Youssef Chéhab. Le bâtiment, un vrai joyau, abrite, actuellement, les locaux de la municipalité de Deir el-Qamar. Construit en deux phases, il a été achevé par l’émir Melhem Chéhab au XVIIIème siècle et servait de siège au gouvernement de la région. C’est dans ce palais, que l’émir Youssef élimina plusieurs de ses proches et c’est dans la cour intérieure qu’eut lieu la deuxième vague de massacres de 1860. Attenant à la Kayssariyyé, se trouve le Kharj construit par Fakhreddine II en 1616 et faisant partie intégrante de son sérail. Utilisé comme dépôt de munitions et de provisions alimentaires, il servait de casernes aux combattants de l’émir. Haut de 13 mètres, il doit son nom au fait que l’émir Béchir III Chéhab, appelé “Abou-Tehîn” distribuait de ses toits, de la farine à son peuple. Et c’est de là que Hervé, professeur français résidant à Beiteddine, observait comment la place Dany Chamoun prenait vie petit à petit. “Si je n’étais pas lié par un contrat, j’aurais choisi d’habiter Deir, nous confie-t-il. Je suis profondément touché de voir une ville à taille humaine ayant gardé son authenticité et son âme. Je suis fasciné par ses habitants fort accueillants, ses petites ruelles, son cadre magnifique, vert, calme et ses monuments riches et imposants.”
Et de monuments magnifiques et imposants, Deir el-Qamar en a. A l’instar du palais de l’émir Ahmed Chéhab, devenu le palais de Gergis Baz, l’influent “moudaber” de l’émir. Construit en 1755 par l’émir Ahmed Chéhab à la demande de sa femme Al-Khansa, l’émira Oum-Dabbous, fille de l’émir Farès Abillamah, le palais fut habité en 1784 par Ibrahim Pacha et l’émir Abbas Assaad, avant qu’il soit vendu en 1800 pour quarante mille piastres à Gergis Baz, devenu adversaire acharné de Béchir II Chéhab.

Tout près, les bains sont reconnaissables à leurs coupoles parsemées de tessons de verre. Cela dit, la visite de Deir el-Qamar ne sera complète que si vous effectuez un détour dans le palais du poète Nicolas el-Turq, le mausolée al-Kobeh où reposent les émirs Ahmed Maan, Haïdar Chéhab, son fils Mansour et, probablement, Sett Nassab, mère de Fakhreddine II, la Minchiyé le plus ancien jardin public au Liban, la salle de la Colonne qui donne sur le parvis de Saydet el-Tallé et, bien sûr, la stèle commémorative des martyrs de Deir apposée en 1960 à l’occasion du centenaire des massacres de 1860.

Mais avant de quitter la cité, il est impératif de refaire le circuit en sens inverse et revenir sur ses pas jusqu’aux abords de la place al-Midane où se tient tout l’été, à partir du 12 juillet jusqu’à la mi-septembre, le vieux souk, où sont étalés et vendus différents objets de fabrication artisanale et souvenirs du Liban, plus particulièrement la fameuse dentelle bretonne très réputée de Deir et d’autres broderies exposées sous les arcades centenaires. A l’intérieur d’une des arcades, alors que Souad Adaïmi s’active à son métier de broderies, Nabiha Ghandour nous explique que “cet été, les affaires sont plutôt bonnes et l’activité touristique aussi”, estimant au passage que Deir el-Qamar a besoin de plus de publicité. Sortant d’une des échoppes après avoir acheté des souvenirs, un jeune couple d’expatriés libanais habitant Bahrein s’assoit à même la terre. Le jeune homme, un certain Ahmed Madi nous dit: “Ce n’est pas la première fois que je visite Deir el-Qamar. Aujourd’hui, nous nous sommes rendus à Beiteddine avec en tête, l’idée de passer l’après-midi à Deir”. Mais si Ahmed estime que les prix sont tout à fait raisonnables, il déplore le fait que la ville, bien que destination touristique, manque de restaurants et de cafés.

DEIR EL-QAMAR LANCE UN S.O.S.

Un point que partagent bon nombre d’habitants de la ville. En effet, bien que l’activité touristique enregistrée cet été à Deir s’annonce “exceptionnelle, enregistrant une hausse de 50% par rapport à 2008”, selon les termes de Me Fadi Honein, président de la municipalité, les touristes sont bien moins nombreux que dans certaines villes comme Hammana, Broummana ou Aley et pour cause: la ville, mis à part “La Bastide”, une petite auberge dont le propriétaire est de la famille Boustany, ne compte aucun hôtel et peu de restaurants. Une situation qui se répercute, indéniablement, sur l’activité économique de la ville, d’autant qu’assurer la possibilité aux visiteurs d’y résider pendant quelques jours pourrait éventuellement injecter de l’oxygène dans la bourgade et relancer l’économie locale. La ville qui ne dénombre pas plus que 1.500 habitants en hiver (et le double en été), mise en effet sur la belle saison. Les Estivales, lancées il y a une dizaine d’années, lui ont certes insufflé un regain de dynamisme et de créativité. Cependant, elles restent en-dessous des aspirations des Deirotes. Selon ces derniers, rares sont les villes libanaises qui jouissent d’un cadre aussi somptueux que celui de Deir. Bien plus, située à environ 38 km de Beyrouth, elle est privée même de moyens de transport publics la reliant à la capitale. Pire, l’hôpital qui desservait la région lors de la guerre a fermé ses portes! Du coup, ils souhaitent qu’une attention médiatique particulière soit accordée à la localité médiévale. Non seulement dans le but de drainer les masses à Deir, mais aussi pour qu’une action rapide soit entreprise afin de sauver ses monuments. En mauvais état, qu’il soit en pierre ou en bois, le patrimoine précieux de la Cité des émirs subit peu à peu les outrages du temps. D’après Me Honein, la municipalité avec le modeste budget dont elle dispose (environ 1 milliard 400 mille L.L.), ne peut à elle seule assurer l’entretien pour restaurer tous les bâtiments laminés par les années, le coût de la restauration étant exorbitant. Cela dit, l’accès aux palais et monuments est gratuit. En effet, aucune taxe ou somme même modique n’est perçue lors de la visite de la ville (excepté le musée Marie Baz et le palais Moussa). Par ailleurs, aucun fonds n’a été institué jusque-là pour pallier ce problème. Une action urgente semble donc aujourd’hui plus que nécessaire. Entre-temps et dans l’attente que les autorités concernées se mobilisent, la municipalité, selon Me Honein, a pris à sa charge d’effectuer certains travaux afin de sauvegarder le cachet particulier de la bourgade. Tablant sur le touriste européen et occidental, elle compte, par ailleurs, l’attirer en transformant environ 25 anciennes demeures privées fermées, en des villas à louer et ce, moyennant une concession de dix ans. Si jusque-là, elle s’est heurtée à un refus de la part de certains propriétaires, elle ne désespère pas que les deux demeures récemment acquises par deux ressortissants italiens et qui seront rénovées, feront tache d’huile.

Toutefois, son principal souci demeure d’attirer la jeunesse dans la région, plus particulièrement de ramener les jeunes Deirotes à leur terre. A cet effet, elle s’est mise d’accord avec la ACS (American school) pour bâtir sur un terrain appartenant à la municipalité (Horsh), des locaux à l’intention de la jeunesse.

Cité des émirs mais, aussi, cité de plumes, Deir el-Qamar continue à subir le poids de son passé lointain et celui encore plus récent. Tantôt glorieuse et prospère, tantôt meurtrie et assiégée, la ville, bien que laminée par les années de crises et de guerre, a tout pour se tailler une place au soleil et écrire une nouvelle page de son histoire. Mais pour ce faire, une aide de la part des ministères de la Culture et du Tourisme, tout comme de la Direction générale des Antiquités, n’est pas superflue. Une dose de bonne volonté de la part des Deirotes, appelés, eux aussi, à mettre un peu d’eux-mêmes et à se solidariser avec leur ville sera la bienvenue. Car Deir mérite beaucoup mieux.

Micheline Abi-khalil Daou
Wed Nov 25, 2009 5:38 pm View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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