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Lahad Khater - 1880… - Joseph Sokhn, Couleurs Libanaises

 

 
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Lahad Khater - 1880… - Joseph Sokhn, Couleurs Libanaises
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Ecrivain, Journaliste, Conteur, Historien

Lahad Khater occupe actuellement une place marquante dans l'histoire littéraire libanaise contemporaine. Il est considéré à juste titre comme le doyen des écrivains journalistes de la deuxième moitié du XXème siècle. Il est âgé de 94 ans. Cet éminent écrivain a évolué avec son temps, dans ses idées et dans ses contes. Une grande partie de son œuvre dévoile le vrai secret des traditions villageoises du Petit Liban: attachement à la terre et aux coutumes des aïeux, amour du village, joies du travail, soirées carnavalesques, cérémonies religieuses, fêtes des morts et danses populaires. C'est pourquoi on peut dire que Lahad Khater, par son souci permanent de ressusciter le passé et de nous étaler sur une large échelle les événements joyeux ou douloureux qui se sont produits en haute montagne, est salué à l'heure actuelle comme l'un des initiateurs du théâtre populaire libanais.

Enfance

C'est à Rouaissat-El-Naaman, en 1880, que Lahad Khater vint au monde. Son père, Saab Khater, était un montagnard de l'époque ottomane, très attaché à ses vignes, à ses terres et à sa petite famille. Ses premières années sont celles d'un enfant de la montagne libanaise, qui passa son temps à parcourir les champs et à détruire les nids d'oiseaux. Toutefois, confie Lahad Khater, il ne pouvait se lasser de jouir du cadre enchanteur de son village natal, et les plus heureux moments de son enfance fixèrent solidement son caractère.
Vers l'âge de cinq ans, son unique rêve était de s'instruire, d'agir et plus tard de servir. Hélas, le Petit Liban de l'époque ottomane était noyé dans l'analphabétisme et les écoles étaient rares, très rares. C'est pourquoi Lahad Khater fit ses études primaires sous le chêne du village et il en est fier.

Jusqu'en 1889, il vécut à Rouaissat-El-Naaman auprès de ses parents, faisant montre d'une vive intelligence et d'un sens de l'observation remarquable. En octobre 1890, le petit Lahad quitte son village pour aller à l'école de Kornet-Chehoine, achever ses études complémentaires. Il en sort après dix ans avec une solide formation religieuse et morale.

Enfin en 1901, il entre au Collège de La Sagesse où il obtient, après cinq ans son diplôme de fin d'études. Parmi ses professeurs on peut citer notamment, le père Hanna Hayek, le Cheikh Abdallah Boustany et Chebli Mallat.

L'Educateur

A vingt ans, Lahad Khater exerce une certaine influence dans les domaines littéraires et sociales sur la génération montante. Autour de lui se groupent les jeunes intellectuels et les enseignants de la haute montagne. Il fonde, à l'intention de la jeunesse de Rouaissat-El-Naaman, une école et se lance dans l'enseignement. Tous les adolescents de la région de Aley et même de Chouf fréquentaient l'école de Lahad. Ses collaborateurs enseignaient le français, l'anglais et le turc. Ainsi des milliers de jeunes Libanais, à l'époque ottomane, grâce à l'esprit perspicace et au dévouement de Lahad Khater, réussirent à assurer leur propre avenir et eurent des postes-clés dans l'administration ottomane et les firmes étrangères établies au Liban. La mission d'un éducateur d'après Lahad Khater est un véritable apostolat. Il s'agit de cultiver les facultés de cœur et d'esprit de l'enfant et de former en même temps des hommes capables de servir et d'aimer.

Le commerçant malgré lui

Après la première guerre mondiale, les parents de Lahad Khater s'installent à Beyrouth et le lancent dans le commerce. A vrai dire ce n'était pas du tout le domaine de Lahad et un peu plus tard, la tournée naturelle de son esprit le porta vers les lettres et le journalisme. Que d'écrivains, que de penseurs reconnaissent en lui leur maître et leur inspirateur.

Le journaliste

Lahad Khater débuta carrière de journaliste en 1920. Certes, sa verve, ses reportages vivants, ses récits brillants, d'une forme nouvelle, ont connu une très large diffusion et c'est pourquoi les pères jésuites ne tardèrent pas à lui confier la rédaction d'Al-Bachir. Il eut une influence marquante sur le grand public libanais et arabe durant cinquante ans. Lahad ne cherchait pas à plaire à un certain public ni à un autre. Il voulait faire rayonner partout la vérité et la justice. Avec une logique un peu excessive il a adopte son propre style; son ironie n'était guère cinglante et il était vivement attaché à la cause du Liban. Ses anecdotes, ses légendes et ses commentaires traitent des mœurs du Liban durant la période qui court de 1875 à 1925.

Après la première guerre mondiale et la proclamation de l'indépendance en 1920, Lahad Khater dans ses éditoriaux ne cesse de lutter contre la violence; il explique, il appelle à l'éveil des consciences. La guerre, écrivait-il à la veille de la deuxième guerre mondiale, gâche tout. Rien ne s'y construit. On fait la guerre pour la paix et voilà qu'on réarme le combat interrompu… Il faut, sous peine d'être toujours des dupes, tuer le mythe de la guerre qui fait la paix. La force n'est pas le moyen de surmonter la force, on ne surprime pas la violence en usant contre elle d'une autre violence.

Parlant du journalisme il dit: Octave Mirabeau a dénoncé, dans le journalisme, tous les vices réunis: Littérature rapetissée aux mesures des marchands du comptoir; art rabaissé jusque dans le plus bas métier; aspirations généreuses étouffées; incroyances étalées, brimant la vérité ou faisant taire la franchise. Or le journalisme est un métier très discuté et c'est bien le journaliste qui fait que le journal est utile ou néfaste. Enfin Lahad Khater parle de la Révolution Française, qui fut un tournant dans l'histoire du monde et qui devait marquer, dans l'histoire du journalisme, une date capitale.

Et d'ajouter: "La liberté de la presse doit préoccuper chacun de nous disait encore Mirabeau, et que la première de vos lois consacre à jamais la liberté de la presse, la liberté la plus inviolable, la plus illimitée, la liberté sans laquelle les autres ne seront jamais acquises"
Tous les amis de Lahad Khater ont noté l'excellent contact qu'il avait établi avec son immense public. Ce qui est unique dans ce contact, c'est son intensité et son caractère de réciprocité. On retrouve chez Lahad Khater le besoin de donner et de recevoir à la fois dans toutes ses activités. On peut donc affirmer que Lahad avait son mot à dire sur les sujets les plus divers: de l'hygiène à la formation civique des citoyens en passant par les droits des travailleurs, la délinquance juvénile, les exécutions publiques, la cruauté envers les animaux, la liberté de la femme et son alphabétisation. Il réclame enfin et souvent la justice sociale.

Disons enfin que Lahad Khater accomplit son métier de rédacteur en chef du journal "AL-Bachir" avec une rare conscience professionnelle. Pas un article qui ne fut minutieusement relu, souvent élagué ou condensé, parfois complètement transformé. Chaque numéro portait son cachet personnel en collaboration avec le père Louis Maalouf. Lahad conteur est moins connu que Lahad journaliste.

Le chef de famille

En 1928, Lahad Khater connut à Beyrouth une gracieuse jeune fille, Rose Malkoun qui devait devenir sa femme. De cette union naquirent quatre enfants: Nouha, Nazih, l'éminent critique d'art, Leyla et Mounir. Parallèlement à sa vie débordante d'activité, Lahad Khater mène une vie familiale paisible et heureuse. Il est un chef de famille d'un rare dévouement et d'une tendresse exemplaire, pratiquant et très pieux. E 1972, la perte de sa femme à laquelle il vouait une grande affection l'affecta énormément.

L'écrivain

La qualité maitresse de Lahad Khater, écrivain, est la précision. Il nous a habitués, des ses premiers essais dans "Al-Bachir", à nous émouvoir et à nous toucher par son esprit positif et ses idées constructives. Il est évident que, par leur apparence même, ses légendes et proverbes libanais relatifs aux mois de l'année solaires recueillies dans les conversations populaires ainsi que ses thèmes sur les coutumes et traditions libanaises, prennent aisément rang parmi les contes les plus curieux et les plus originaux qui aient jamais été écrits au Liban. C'est surtout vers les traditions villageoises libanaises que Lahad Khater va orienter son travail:

Décrire les diverses représentations théâtrales populaires qui se donnaient dans les localités de la haute montagne libanaise, précisait à l'occasion sur quels points elles s'écartent de la réalité libanaise, ou au contraire définir, s'il en est, les éléments constants des fêtes et soirées typiquement villageoises notamment à l'occasion d'un mariage ou d'un décès, suivre enfin leur évolution et leur cachet folklorique. On notera également les différentes étapes de la vie d'une jeune villageoise depuis son adolescence jusqu'à son mariage.

Chez Lahad Khater on touche du doigt, en particulier, une sorte de logique de l'imagination. C'est en somme, une description de l'ensemble de la vie villageoise que nous offre toute l'œuvre de Lahad Khater. (Le carnaval et ses intrigues, les rencontres innocentes des jeunes filles avec les jeunes gens sur le chemin de la fontaine du village, les demandes en mariage et le rôle des témoins…

Sur le plan religieux et historique, Lahad Khater en écrivant l'histoire de la famille EL-SAAD, rapporte, année par année, les événements qui se sont produits à partir de 1582, après la naissance de Cheikh Saad, le chef de file de la famille El-Saad au Liban. Son ouvrage constitue une sorte d'analyse, d'annales et de documents anciens dont le cachet historique est unique en son genre. En outre cet ouvrage, préfacé par l'ancien recteur de l'Université Libanaise, Fouad Ephrem Boustany, ne manque pas d'intérêt. Il retrace l'histoire proprement dite de Cheikh Saad la main droite de l'Emir Youssef Chéhab et de l'influence de la famille EL-SAAD au temps des Chéhab. Notons également que Lahad Khater, en évoquant le souvenir des Cheikh El-Saad au Liban, s'intéresse, particulièrement, au développement de l'Ordre des moines libanais et met en relief les efforts déployés par ces religieux pour reformer l'Eglise Maronite et le monachisme maronite.

A cette occasion l'auteur des "Traditions et Légendes Libanaises", cite des anecdotes et des faits historiques concernant les patriarches maronites notamment le Patriarche Youssef Estephane et le "cas" de Hendieh, un autre fait historique concernant les relations franco-libanaises est cité par Lahad Khater Il s'agit de la nomination de Cheikh Ghandour El-SAAD, par le roi de France Louis XVI, Comme consul de France à Beyrouth.

Voici le texte de la Charte nommant le Cheikh Ghandour Saad consul de France à Beyrouth:

"Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, Comte de Provence, de Forcalquier et ses dépendances: a tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Notre grand-père et aïeul le grand roi imitant son grand-père et aïeul victorieux a daigné octroyer sa protection royale au Patriarche et à la nation maronite et a fait l'honneur de confier le consulat de Baruth à des personnes appartenant à cette nation. Et nous, pour faire plaisir à notre ancien et noble ami l'Emir de la montagne et répondant aux prières du clergé et des notables de la Nation Maronite, nous avons décidé de marquer envers eux notre sollicitude et notre protection en faisant l'honneur de nommer comme consul de Baruth le Cheikh Ghandour Saad El-Khoury, le plus grand des notables de cette nation maronite et celui qui s'est dépensé le plus à nous servir nos sujets et les aider à réussir.

Vu ce qui précède nous nommons par ces présentes signées de notre main le dit Cheikh Ghandour Consul de la Nation Française pour l'Echelle de Baruth pendant le temps de sa vie, et ordonnons que par cette charge il jouisse de tous les honneurs, privilèges, autorités qui possèdent les consuls français des villes du levant. Nous ordonnons à notre bien-aimé et féal ambassadeur auprès de la Sublime Porte le Comte de Choiseul gouffier que, sur les renseignements recueillis concernant la vie du dit Cheikh Ghandour, sa bonne conduite et sa fidélité à l'église catholique, apostolique et romaine, il le mette en la possession et jouissance du consulat de Baruth et de lui donner toute assistance et protection. Nous ordonnons à nos capitaines de navires et vaisseaux, à nos commerçants et à tous ceux de nos sujets de le considérer comme tel car tel est notre plaisir. Nous espérons et nous désirons que les grands, les notables les Pachas et les gouverneurs actuels de Baruth et ses environs et ceux qui seront appelés à l'être à l'avenir laissent le Cheikh Ghandour gérer en toute paix et tranquillité le dit consulat sans l'empêcher ou s'y opposer mais au contraire lui donnent toute aide et protection.

Pour confirmation de ce qui précède nous ordonnons que notre cachet royal soit opposé sur les présentes.

Donné à Versailles le 15 Août de l'an de grâce 1787 et de notre règne le 14ème.

Une autre raison peut expliquer le succès de Lahad Khater dans le domaine littéraire. C'est que le grand public interprète favorablement ses points de vue sages et son patriotisme. Il travaillait dix à douze heures par jour. Ses écrits comportaient d'importantes conclusions socio-éducatives et politiques.

Sur le plan religieux, Lahad Khater s'interrogeait souvent sur la validité des sciences de l'homme et sur leur champ d'application et même il se demandait si la foi ne se trouvait pas réduite à l'humain. C'est pourquoi, écrit-il, il faut que l'Eglise entreprenne des transformations radicales sur tous les plans en changeant tout ce qui peut l'être sans porter atteinte à la fidélité au Christ.

Lahad Khater écrivain, a toujours su écrire alertement, avec des citations authentiques, des anecdotes, des références, des expériences et aussi des questions et des réflexions positives sur notre époque.

En évoquant les relations historiques entre le Vatican et le Liban Lahad Khater démontre en même temps que parmi les minorités religieuses qui vécurent au sein de l'Empire Byzantin au Vème siècle et qui se retirèrent dans les montagnes et les vallées pour fuir les persécutions, figurent les "Maronites" leur chef, Saint-Maron, symbole d'unité et de ralliement de plusieurs milliers d'adeptes, vivait dans les montagnes de l'Amanos, au nord de la Syrie. Un monastère fut élevé, par ses disciples, sur les rives de l'Oronte. Peu de temps après, ajoute Lahad Khater, Les Maronites s'infiltrèrent vers le sud et s'établirent dans le Liban septentrional.

En outre, l'auteur des "Contes et légendes Libanaises", affirme que la communauté maronite est née et s'est développée dans les monastères.

Quant à nos relations avec le Vatican, elles datent de l'an 517. En cette année, un prêtre et archimandrite du monastère de Saint-Maron, nommé Alexandre, adressa au Pape Hormisdas un mémoire concernant les persécutions que les Maronites ont subies les monophysites ainsi que le massacre de trois cent cinquante moines.

Quelques années plus tard, au Concile de Constantinople, tenu en 546, le monastère de Saint-Maron était représenté par un certain moine-diacre du nom de Paul. Ainsi, écrit Lahad Khater, l'archimandrite du monastère de Saint Maron jouissait-il effectivement d'un pouvoir juridictionnel sur les couvents environnants et par la suite l'Eglise maronite fut enfin constituée en Patriarcat.

Dans son ouvrage, "Le Vatican et le Liban", Lahad Khater termine en confiant: Constituée en patriarcat et attachée au Saint-Siège, (650) la communauté maronite ne cessa de subir les persécutions les plus violentes de la part des hérétiques et des non chrétiens. Quant à son Patriarche, il fera désormais l'unité de tous autour de sa personne; il sera également le chef spirituel et temporel des Maronites.

Toutefois, ajoute Lahad Khater, nous remarquons de nos jours que les relations entre les Maronites et les autres communautés religieuses qui forment l'ensemble de la population libanaise sont particulièrement fraternelles notamment avec les communautés mahométanes.

Cette attitude est largement approuvée par le Saint-Père qui maintient des relations diplomatiques et amicales avec les chefs des pays musulmans frères.

D'ailleurs le pape Paul VI ne cesse de manifester à notre pays toute sa sympathie et demande à la providence de protéger le Liban et d'accorder à ses fils une vie heureuse et paisible.

Le conteur

Lahad Khater a le don de transformer son idée en une figure vivante et colorée. Il faut avouer aussi que cet éminent écrivain n'a découvert les contes et les légendes typiquement libanais qu'à l'âge de cinquante ans. C'est seulement en 1933 qu'il a réussi à recueillir dans les conversations populaires une série de proverbes et légendes ayant rapport avec les mœurs du Liban durant la période qui court de 1875 à 1925.

Le conte de Lahad Khater naît dans le cadre des mois de l'année solaire. L'auteur aime nous donner une image de l'immensité de l'univers ainsi que de la sagesse de l'homme; car il nous commente les proverbes et les métaphores que nos aïeux nous ont légués et qui ont rapport directement avec le cosmos, la géologie, l'agriculture, la santé et la médecine. Il commente en outre les traditions libanaises et villageoises et leur donne un cachet personnel très instructif.

Certes, tout conteur ou romancier sans doute invente à partir de ce que lui fournit la tradition. C'est pourquoi Lahad Khater se plaît à nous expliquer les légendes ayant rapport avec les mois de l'année ainsi l'homme, nous confie-t-il, pour connaître les changements du temps et des saisons, eut recours d'abord au cosmos. En outre, les contes de Lahad Khater remontent aux sources des mystères et des aventures dans les villages libanais notamment sous l'occupation ottomane. L'intérêt de ces contes est double. Il réside d'une part dans le cachet historique qui forme leur cadre; et d'autre part dans le dénouement original de chaque récit. L'authenticité règne partout.

Parmi les principaux contes que Lahad Khater a écrits figurent: "Adonis et Astarté", "Le Moccadem Yacoub et les quarante voleurs", La légende de Nahar-El-Kalb, "Al-Ouzahi", "Le moine et l'Emir", "Zakhour", "Kaakat El-Mir", "La trahison de Kab-Elias"…

Lahad Khater, conteur, écrit, régulièrement, sans fièvre, sa langue est correcte, la pensée chez lui est vigoureuse et originale. Il connaît bien l'âme paysanne et l'attachement du Libanais de la haute montagne à sa foi et à sa religion. S'il a insisté dans ses contes sur le cachet religieux, c'est surtout à cause de sa foi et de son attachement profond et sincère au catholicisme.

Entre un Emir et un moine

Lahad Khater évoque dans cet ouvrage les premières vacances de l'Emir Béchir, âgé de 15, passées au couvent de Saint-Antoine de Cyr, situé non loin du village natal de l'écrivain, Rouaissat-El-Naaman, et l'atmosphère dans laquelle se déroulèrent ses vacances. Le couvent de Cyr qui appartient aux moines maronites, fut pendant très longtemps le centre de vacances le plus recherché de la région de Chouf. En outre Lahad Khater a voulu donner un aperçu dans son livre, d'une campagne agréable et variée où la valeur de la vie peut transformer l'idéal de l'homme et lui donner l'impression d'être toujours en parfait accord avec les êtres et les choses. Il décrit en même temps les jeunes années de l'Emir Béchir avec leurs rêves et leurs loisirs. Il évoque également la vie d'un certain moine nommé Ignace Blaibel, originaire de Bhersaf qui habitait le couvent à la même époque et qui y effectuait son noviciat.

Or, une solide amitié lia l'Emir à ce frère et ils devinrent presque inséparables. Souvent, le frère Ignace donnait au Jeune Emir des leçons de syriaque et catéchisme. En outre, ils se promenaient souvent pendant de longs jours ils chassaient, battaient la forêt et la plaine et buvaient vin blanc et rouge en se contant de belles histoires.

Le supérieur du couvent, le Père Semaan Khazen, confia également au Frère Ignace une singulière tâche: veiller sur la nourriture et les sorties de l'Emir Béchir.

Ainsi grâce aux bons soins de Frère Ignace. L'Emir faisait dans le couvent un séjour long ou court à son gré, et on avait mis à sa disposition des chevaux, des chiens, des fusils, une campagne inépuisable, et pour se reposer la nuit, un lit de prince.

Dix ans après

Le Frère Ignace fut transféré du couvent de Cyr à Kfifan, dans la région de Jbail où il fut ordonné prêtre et commença sa vie de moine et de directeur de consciences. Puis en 1789, on lui confia la direction du couvent de Saint-Antoine de Kozhaya et en 1793, il fut nommé supérieur du couvent de Mar Moussa (Metn).

Quant à l'Emir Béchir, qui possédait un sens politique aigu, il devint Béchir II, le Grand, quand les notables libanais forcèrent l'Emir Youssef Chéhab à démissionner en faveur de son jeune et ambitieux parent. L'Emir s'installa d'abord à Deir-El-Kamar puis à Beit Eddine. Toutefois, le grand Emir, malgré ses sérieuses aventures contre Ahmad Pacha Jazzar et ses préoccupations quotidiennes n'oublia pas son ancien ami et camarade le Père Ignace Blaibel, supérieur du couvent de Kahlounieh. Il le fit venir au Palais de Beit Eddine et lui confia une mission délicate concernant les relations entre le palais et l'ordre des moines maronites.

En outre vers l'an 1811, le Père Ignace fut élu au couvent de Tamiche, supérieur général de l'Ordre des moines maronites, charge qu'il occupa durant vingt et un ans. Il rendit d'immenses services au clergé maronite et à l'Emir Béchir.

Conclusion

Existe-t-il aujourd'hui, pour les Libanais, d'autres images d'un lointain passé outre celles que nous présente Lahad Khater dans ses contes et légendes? Aucun fait historique n'a été omis et telle région du "Petit Liban" qui passait au temps de l'Emir Béchir pour oubliée ou ignorée avait vu, avec les contes de Lahad Khater, ses villages revivre et son passé ressusciter sous l'effet de l'imagination de cet éminent conteur (Entre un Emir et un Moine).

Les écrits dans ce domaines sont surprenants, d'abord par leur perfection et leur délicatesse. Avec quelle simplicité il a parlé de son village, du couvent de Cyr, des querelles villageoises et surtout de la vie monastique.

Lahad Khater est un grand auteur populaire et objectif, aimant beaucoup le Liban. C'est pourquoi il traite tous les thèmes qui éveillent la curiosité du paysan, idéalisant ainsi les habitants de la haute montagne dont il connaît à fond et l'âme et les rêves. Il est titulaire de plusieurs distinctions honorifiques notamment:

Ordre National du Cèdre 1946
Prix Said Akl 1971
Mérite libanais 1973

Les contes de Lahad Khater reflètent sa vie celle d'un homme foncièrement honnête et croyant. Son style est riche et imagé, l'expression rapide et saisissante. Cette fécondité, l'emprise qu'il exerce sur le grand public libanais et étranger ont valu à ses œuvres et notamment à ses contes une place de choix dans la littérature libanaise et arabe contemporaine.
Sat Jun 21, 2014 11:06 am View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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